Une des 2 tasses « cadeau de Noël » qui seront dans nos sacoches vélo lors de notre futur départ. Sous le regard d’une de nos voisines, le coureur cycliste qui gravit la côte porte le maillot jaune. France - Mai 2022.
Il y a quelques temps, nous vous parlions d’un certain « brainstorming » dans un post intitulé « Grosse Fatigue ! » :
« … Prochainement, nous devrions vous faire part d'un brainstorming (grand remue-méninges) lié à des crises de nerfs successives qui nous ont amenés à réfléchir à un nouvel itinéraire photographique et vélocipède pour les prochaines années. Nous avions plusieurs options sur la table et, si on ne se dégonfle pas, vous verrez que nous avons décidé de ne pas ménager notre peine ! On vous en reparlera sûrement. »
Voici en quelques lignes la nouvelle feuille de route :
- Après avoir découvert le plaisir des longs périples durant notre voyage initiatique à vélo qui nous a menés en Inde.
- Après avoir expérimenté la photographie de reportage, en Allemagne, en Espagne, aux USA et en Afrique de l’Ouest.
- Après avoir documenté pendant un an la vie dans une ferme laitière, puis des luttes sociales et environnementales près de chez nous.
- Après avoir suivi les COPs pendant 5 ans à partir des accords de Paris et avoir été pour cela au Maroc ou au Chili (pour ne citer que deux des reportages).
- Après avoir réalisé un tour de France de plus de 20 000 km afin de documenter des questions relatives à l’énergie ou à l’agriculture, entre autres sujets.
Nous nous sommes dit que nous pourrions maintenant essayer de réaliser un tour d’Europe à vélo d’environ 4 ans. La première étape Espagne-Portugal serait pour tout bientôt.
On voyagerait du printemps à l’automne. Durant la saison hivernale, on finaliserait près du poêle les reportages du tour de France que nous avons toujours sur le métier, en plus de mettre en forme ceux du tour d’Europe.
Enfin, une fois notre virée européenne terminée, on aimerait se lancer dans un tour du monde à vélo. Rêve que nous nourrissons depuis le voyage en Inde et en vue duquel nous avons essayé de nous organiser au mieux cette dernière décennie.
C’est pourquoi il y a peu nous sommes remontés sur nos valeureuses bicyclettes dans le but de se roder ; en quelques jours nous avons parcouru non sans douleur une soixantaine de kilomètres. Quand nous vous disions en titre que c’était un post de presque champions !
Voilà exposé brièvement notre plan pour les prochaines années si des complications de tout ordre ne viennent pas nous mettre des bâtons dans les roues.
Abrazos y Suerte !
HTC
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
Gated community ou enclave résidentielle :
En Floride, j’avais eu le privilège de documenter le travail de Frankie, chef sécurité d’une gated community. Une émission à la radio sur ce phénomène qui s’implante en France nous a rappelé ce bon souvenir.
COP15 :
Une autre COP, différente de celles consacrées au climat que nous suivons. La quinzième COP sur la lutte contre la désertification, elle aussi organisée par les Nations-Unies, a commencé ce 9 mai à Abidjan.
Ici et là, deux articles de presse sur cette menace majeure pour l’humanité à l’heure où l’ONU estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde.
Dans le deuxième lien une interview de Patrice Burger, le président de l’association de solidarité internationale Cari. Au sud du Maroc, pays très touché par la désertification, nous avions photographié une ferme pilote soutenue par cette association (voir le reportage "Le Maroc après la COP").
Jour du dépassement :
« Le 5 mai 2022, la France a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut lui fournir en un an ».
Arno :
Le 23 avril a été marqué par la disparition de l’artiste belge Arno. Nous l’avions vu en concert à Carmaux au siècle dernier. Durant le tour de France à vélo, j’avais passé une nuit chez un de ses grands fans : voir la photo 151 du reportage "Hôtes de France". Ici une version live de son hymne européen décalé qu’il avait créé avec son groupe de l’époque TC Matic. Pas sûr que l’on retrouve le même enthousiasme lors de notre tour d’Europe !
Photographie :
Comment la firme Kodak nous a fait sourire. Une très courte "émission" radio nous l’explique.
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
Une des 2 tasses « cadeau de Noël » qui seront dans nos sacoches vélo lors de notre futur départ. Sous le regard d’une de nos voisines, le coureur cycliste qui gravit la côte porte le maillot jaune. France - Mai 2022.
Il y a quelques temps, nous vous parlions d’un certain « brainstorming » dans un post intitulé « Grosse Fatigue ! » :
« … Prochainement, nous devrions vous faire part d'un brainstorming (grand remue-méninges) lié à des crises de nerfs successives qui nous ont amenés à réfléchir à un nouvel itinéraire photographique et vélocipède pour les prochaines années. Nous avions plusieurs options sur la table et, si on ne se dégonfle pas, vous verrez que nous avons décidé de ne pas ménager notre peine ! On vous en reparlera sûrement. »
À gauche : Lors d'une manifestation, en tout début de mandat, pour protester contre la politique du nouveau président Emmanuel Macron. Toulouse, France - 2017.
À droite : Affiches électorales de Marine Le Pen dans l'entre-deux-tours présidentiel. Sa campagne était beaucoup axée sur le « pouvoir d'achat ». Brive la Gaillarde, France - 2022.
Et voilà ! Le Covid s’est introduit dans nos boîtes crâniennes. Par chance, le virus nous a touchés avec un petit décalage, ce qui fait que l’on a pu s’occuper l’un de l’autre. Il faut dire que c’est quand même bien désagréable, surtout quand tu crains que cela débouche vers une otite carabinée. Et puis la productivité dans le travail en prend un sérieux coup.
Ces derniers jours, nous nous sommes rendus à une fête familiale et puis nous avons circulé durant la période d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle pour poursuivre notre série en cours sur l’extrême-droite en France commencée il y a dix ans. À cet effet, un samedi, nous avons photographié Place du Vigan à Albi la centaine de personnes qui s’étaient donné rdv pour « Lutter contre le racisme et organiser la solidarité ». Nous sommes aussi allés deux fois à Toulouse pour documenter une manifestation « ni Macron ni Lepen » de plus de 100 personnes ainsi qu'un « grand rassemblement » au Bikini organisée par Carole Delga (Présidente de la Région Occitanie), qui a débuté par la prise de parole vidéo d’Edgar Morin. Cette soirée réunissant 1 400 personnes pour « faire barrage » au Rassemblement National avait lieu 20 ans jour pour jour après la qualification au second tour de Jean-Marie Le Pen face à Jacques Chirac.
Enfin, nous sommes allés dans le Carmausin et dans le Graulhetois où les scores lepénistes étaient élevés. Pour l'anecdote, à la cité minière de Saint Benoît de Carmaux, nous avons un peu été les protagonistes d’une scène digne d'un polar poisseux. Sous une pluie fine, alors que je photographiais une affiche électorale de Marine Le Pen (sur laquelle quelqu’un avait collé à la place de son visage un portrait en noir et blanc de Jean Jaurès), je vois arriver en trombe deux retraités (vêtus de sortes de treillis si j’ai bien vu) dans un 4x4 vieillot, avec tout le matériel de collage à l’arrière :
- Vous faites quoi ?
- Ben, comme vous voyez, je suis en train de photographier l’affiche électorale. Pourquoi ?
- Y a une folle, elle passe son temps à nous les arracher !
- Ah, moi c’est à cause du portrait de Jaurès que je me suis arrêté.
Blanc et fin de la conversation.
Cinq minutes après les avoir laissés, nous sommes repassés au même endroit ; les deux papis du RN n’étaient plus là et une nouvelle Le Pen avait été collée sur la précédente pour cacher le portrait de l’illustre socialiste. Sûrement qu’ils étaient partis dare-dare changer les portraits qui avaient étés "Jaurèsisés", comme celui près de l’école que nous venions juste de prendre en photo.
Le lendemain des résultats de l'élection présidentielle, nous avons lu dans la presse que pour la première fois Carmaux, fief historique de la gauche, a voté majoritairement à l’extrême-droite. Pour info, dans le Tarn, Emmanuel Macron est arrivé en tête mais de peu (avec 53 % contre 47% pour Le Pen) et dans le Tarn-et-Garonne (notre ancien département dans lequel nous avons vécu une douzaine d'années), c'est Marine Le Pen qui est arrivée première (avec 52% contre 48% pour Macron).
En ce qui concerne la première image du diptyque, elle est issue d’un travail dont on ne se souvenait absolument plus et que nous sommes en train de rendre visible. C’est en parcourant, en début de mois, plusieurs disques durs pour essayer de libérer de la place que nous sommes tombés sur des images scannées en très basse définition stockées dans des disques différents. Après les avoir réunies dans un même dossier, nous nous sommes vite aperçus que cela constituait un corpus d’images homogène et que, si on lui donnait un titre tel que : « La Lutte sociale dans la rue sous Macron av. G.-J. (avant les Gilets Jaunes) », le sujet fonctionnait. Il assurerait un prolongement en bien plus détaillé du travail que l’on avait mené "sous" Hollande lors de la Loi travail dite aussi Loi El Khomri (voir le sujet « On ne capitolera pas »).
On s’est dit que si l’on ne s’en occupait pas maintenant, il était fort probable que l’on n’y revienne jamais (tellement on a de retard avec les photos du tour de France). Du coup, nous avons ressorti notre bon vieux Nikon (réparé de multiples fois par l’Ami Sergio) et nous avons scanné puis nettoyé les poussières des 293 images finalement sélectionnées.
Il semble à Toto que le brouillard créé par le Covid correspond plutôt bien à l’état d’esprit qu’il avait au moment des prises de vue. C’était une période pénible faisant suite à l’histoire de Sivens qui avait pas mal déprimé son monde. Et puis son tour de France à vélo était suspendu à cause de problèmes de santé physique des plus tenaces. À cette époque, il se demandait très souvent s’il n’allait pas abandonner la photographie. Alors pas étonnant que l’on ait complètement oublié ces images.
Actuellement, il est en train de créer des diptyques comme nous avons l’habitude d’en proposer, mais à un rythme moins soutenu. Normalement, il peut en monter une cinquantaine par journée de travail et là, il en a à peine fait quarante depuis quatre jours. Gageons que la qualité sera, elle, au rendez-vous !
On ne sait pas si vous avez vu, mais Jim a installé une nouvelle version du logiciel qui permet de visualiser les photos et les légendes du site. À ce sujet, il a écrit un très bon post que l’on vous conseille de lire (voir post précédent). Merci encore à lui, et pour le logiciel qui améliore la navigation sur le site et pour le post !
Sa lecture nous a fait penser au regretté philosophe Bernard Stiegler et à tout son travail sur l’économie de la contribution. Toto avait assisté à une de ses brillantes conférences (en 2005 s’il se souvient bien) lors de sa seule visite au célèbre festival des Rencontres de la Photographie d’Arles. Depuis un moment, nous cherchions une occasion de lui rendre hommage dans notre modeste blog : l’ami Jim avec qui nous parlions souvent de Mr Stiegler nous la donne. Beaucoup de très bonnes vidéos le concernant circulent sur le net. Toujours choqués par sa disparition, nous ne pouvons pas encore les regarder sans être affectés. C’est pourquoi nous ne partagerons pas de liens ici pour l’instant.
Une fois n'est pas coutume, nous vous conseillons un album de musique sorti il y a peu qui aurait peut-être plu à Bernard Stiegler « fou de jazz » et qui s’écoute très bien quand on est covidé. Il a été composé par deux musiciens, Jean-Marc Foltz et Stéphan Oliva, et il propose une relecture délicate des standards de Duke Ellington, sans "big bang" (heu big band !) cela va de soi. À noter : la pochette d'Emmanuel Guibert, l'auteur avec Didier Lefèvre de la bande dessinée Le Photographe !
Bien à vous,
HTC
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
Chili :
En 2020, nous avons voyagé au Chili pour documenter la « méga-sécheresse » qui touche le pays. Voici les derniers développements très inquiétants dans la capitale.
Allemagne :
Un article de presse nous apprend qu’un autre village est menacé de disparition par l’agrandissement d’une mine de charbon. Au moment de la COP23 à Bonn, nous avions photographié le village de Manheim déplacé pour la même raison.
Actions XR et autres luttes :
Entre les deux tours des présidentielles, le mouvement "Extinction Rebellion" que l’on documente depuis la COP24 de Katowice en Pologne a mené une action à Paris. Après l’élection présidentielle, ici une autre action dans la France entière contre l’artificialisation des terres. Durant notre tour de France, nous avons travaillé sur cette problématique.
Homo Confort :
Enfin, le lien d’un livre qu’on essaiera d’avoir sous la main un de ces jours.
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
À gauche : Lors d'une manifestation, en tout début de mandat, pour protester contre la politique du nouveau président Emmanuel Macron. Toulouse, France - 2017.
À droite : Affiches électorales de Marine Le Pen dans l'entre-deux-tours présidentiel. Sa campagne était beaucoup axée sur le « pouvoir d'achat ». Brive la Gaillarde, France - 2022.
Et voilà ! Le Covid s’est introduit dans nos boîtes crâniennes. Par chance, le virus nous a touchés avec un petit décalage, ce qui fait que l’on a pu s’occuper l’un de l’autre. Il faut dire que c’est quand même bien désagréable, surtout quand tu crains que cela débouche vers une otite carabinée. Et puis la productivité dans le travail en prend un sérieux coup.
Ce blog s'intéresse à la photographie et principalement à son rapport avec les questions environnementales et sociales en France et dans le monde. Mais je souhaite attirer l'attention dans ce post sur ce qui se passe en coulisses, sur le logiciel et le travail nécessaires pour présenter ces photographies sur l'internet.
Le logiciel qui soutient ce site est produit par des bénévoles. À l'exception d'une petite redevance annuelle pour l'hébergement, il est entièrement gratuit. C'est remarquable quand on y pense. Ce site web comporte de nombreuses couches de complexité, sa construction nécessite plusieurs milliers d'heures de travail hautement spécialisé par de nombreuses personnes, toutes non rémunérées.
Mon travail de développeur est gratuit parce que je suis bénévole. Et pour l'être il faut que les logiciels que j'utilise, qui sont nombreux, soient également gratuits. Linux, Chromium, Jinja, ImageMagick, Masonry, Git, pour n'en citer que quelques-uns.
Il est certain que l'internet est devenu chaque année plus commercial. C'est difficile d'imaginer un objet ou un tendance qui ne s'est pas encore frayé un chemin sur la toile en espérant gagner de l'argent. Mais miraculeusement, cela n'a pas chassé la tradition, initiée dès les premiers jours, des logiciels libres réalisés uniquement pour le plaisir de voir le code que l'on a écrit prendre vie.
Les logiciels libres sont gratuits dans deux sens : ils peuvent être téléchargés gratuitement et il n'y a pas de redevances ou de restrictions de droits d'auteur. La seule exigence est de mentionner la source lors de la copie. S'il devient très répandu, comme Chromium, il peut se transformer en entreprise ou attirer des sponsors, mais il reste toutefois libre de modification et de distribution.
On peut penser que les logiciels libres n'occupent qu'une petite niche, mais ce n'est pas le cas. Le système d'exploitation Linux équipe la plupart des ordinateurs les plus avancés du monde. La majorité des ordinateurs qui hébergent les sites web du monde entier s'appuient sur des programmes à code source ouvert tels qu'Apache et Nginx. Et on ne peut imaginer l'internet moderne sans le langage de programmation libre Python ou le système de contrôle de version Git.
Il n'existe aucun autre secteur productif (à l'exception peut-être de l'art et de la littérature) qui exige autant de travail non rémunéré.
Je tiens à mentionner un logiciel particulier utilisé par ce site, Photoswipe. Il est responsable du diaporama et de ses légendes : tout ce qui se passe lorsqu'on clique sur une petite image dans l'une des galeries de photos. Il est particulièrement bien adapté à l'utilisation des petits écrans. Photoswipe a dix ans et est utilisé par de nombreux sites de photos importants. Il est écrit principalement par une personne, Dmytro Semenov, qui vit à Kiev, en Ukraine.
L'Ukraine, comme vous le savez, est actuellement attaquée. Dmytro n'a pas fui, alors même que sa ville était assiégée, il a remarquablement réussi à publier une nouvelle version (la version 5 que je viens d'installer sur le site). Il a lancé un appel à l'aide sur Github dans le cadre de l'initiative "Come Back Alive". Vous pouvez consulter les sites Web de Dmytro ici et ici.
Jim Latteier est développeur et mainteneur de ce site web. Il vit à Vancouver, Canada.
Ce blog s'intéresse à la photographie et principalement à son rapport avec les questions environnementales et sociales en France et dans le monde. Mais je souhaite attirer l'attention dans ce post sur ce qui se passe en coulisses, sur le logiciel et le travail nécessaires pour présenter ces photographies sur l'internet.
Le logiciel qui soutient ce site est produit par des bénévoles. À l'exception d'une petite redevance annuelle pour l'hébergement, il est entièrement gratuit. C'est remarquable quand on y pense. Ce site web comporte de nombreuses couches de complexité, sa construction nécessite plusieurs milliers d'heures de travail hautement spécialisé par de nombreuses personnes, toutes non rémunérées.
À droite : Prise lors de la campagne 2017, une photo issue de notre série en cours sur l'extrême droite que l'on mène depuis 10 ans maintenant. Sur ces deux affiches déchirées on reconnaît le visage de Marine Le Pen et celui d'Emmanuel Macron, tous deux finalistes du premier tour à l'élection présidentielle. France - 2017.
À gauche : Devant l'entrée de la COP26 (26e Conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique). Alors qu'une dame distribue des sacs en tissu imprimé « Soyez végan - Faites la paix », ces manifestants munis de leur banderole veulent rappeler l'urgence qu'il y a à ne pas oublier l'engagement de la COP21 de Paris : maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Glasgow, Écosse, Royaume-Uni - Novembre 2021.
Dans ce blog, depuis le début ou presque, nous vous parlons en filigrane de la campagne présidentielle qui nous attriste autant qu'elle nous énerve et nous inquiète. Nous ne nous étendrons donc pas sur les résultats du premier tour déjà beaucoup commentés, bien que cela soit en rapport avec notre travail, afin de s'accorder un petit break avant les manifestations d’entre-deux-tours que nous prévoyons d'aller photographier ce week-end.
Par contre, s'il y a eu un éléphant dans la pièce de cette période pré-électorale c'est bien la question du climat et de la biodiversité comme l’a montré une étude récente : ces deux derniers mois, moins de 4 % du temps médiatique a été consacré au climat. Malgré la sortie depuis le mois d’août 2021 de trois importants rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la campagne s’est déroulée sans soulever à leur endroit ni la curiosité ni les débats attendus et nécessaires.
C’est pourquoi on tient à vous transmettre dans ce post quelques liens au sujet du dernier rapport du GIEC qui examine des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Sorti ce 4 avril, il pointe que nous n'avons plus que très peu de temps si l'on veut rester dans les clous des accords de Paris de la COP21 -maintenir à 1,5°C le réchauffement climatique depuis l'ère préindustrielle- première des 6 COP que nous avons documentées successivement (voir les reportages "De COP en COP").
Tout d’abord le constat : il ne resterait plus que trois ans pour inverser la courbe croissante des émissions de gaz à effet de serre et contenir ainsi l'augmentation des températures.
Ensuite, sur les enjeux, une interview radiophonique de la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte (membre du GIEC) toujours très claire et pédagogue. Elle y explique notamment l'élaboration des rapports du Giec constitués d’un résumé technique des scientifiques et d’une synthèse pour les décideurs et évoque la précarité énergétique, les pertes et dommages liés au changement climatique, l'équité et le juste partage des efforts, l'artificialisation des terres et la qualité des sols qui devrait être davantage répertoriée, les limites aux capacités d'adaptation, la lucidité pour comprendre, la santé mentale, la jeunesse sur laquelle « il ne faut pas faire peser le poids de l'action », nos énergies qui financent des régimes autoritaires et posent un problème de démocratie (exemple la guerre en Ukraine), la différence entre le mot français : "sobriété" et sa traduction en anglais : "sufficiency" qui signifie : « ce qui permet de vivre dignement », etc.
Enfin, une émission radio, écoutée juste à la sortie du rapport, illustre 3 positions : celle de la jeunesse avec Camille Étienne, une jeune activiste pour la justice sociale et climatique, celle de l'historien Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS, ses travaux portent sur l’histoire environnementale et des savoirs climatiques ainsi que sur l’anthropocène et celle du scientifique Franck Lecoq, coauteur du nouveau rapport du Giec, spécialiste d'économie du changement climatique et enseignant-chercheur d'AgroParisTech et directeur de l'UMR CIRED.
À ce jour, notre penchant pour l'histoire nous pousse à aller du côté des analyses de Jean-Baptiste Fressoz. Cependant, il est vital de montrer la plus grande curiosité pour ce rapport et tout notre soutien et notre énergie aux nouvelles générations et aux pays déjà très impactés par les changements climatiques. Car, même si l’objectif des 1,5°C semble maintenant être compliqué à atteindre, ce n’est pas impossible si on s’en réfère à cette autre étude qui redonne un peu d’espoir. Tous les efforts comptent et seront cruciaux pour « l’habitabilité » de notre planète dans le futur.
Prochainement, nous devrions vous faire part d'un brainstorming (grand remue-méninges) lié à des crises de nerfs successives qui nous ont amenés à réfléchir à un nouvel itinéraire photographique et vélocipède pour les prochaines années. Nous avions plusieurs options sur la table et, si on ne se dégonfle pas, vous verrez que nous avons décidé de ne pas ménager notre peine ! On vous en reparlera sûrement.
Bien à vous !
Hélène et Thomas
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
Marches Climat :
Dans notre avant-dernier post, nous vous racontions comment le 12 mars, nous avions été documenter à Toulouse la Marche "Look Up !" qui réclamait que le climat soit au coeur des débats de la campagne électorale ; 135 « marches pour le climat » avaient rassemblé 80 000 personnes à travers le pays.
Le 9 avril, la veille de l'élection présidentielle, ils ont été 60 000 manifestants à participer à ces « marches pour le futur » dans 80 villes françaises avec comme mot d’ordre du jour : l’union. L'objectif : faire des cinq prochaines années « celles de la justice, du climat, de l’égalité et de la paix ».
Photographie :
Voici un article sur les banques d'images qui pratiquent la vente de photos "à prix cassés" grâce à leurs stocks énormes. Cela nous rappelle le conseil (qui nous avait laissés pantois) que nous avait donné le responsable photo d'un grand magazine hebdomadaire lors d'un festival de photojournalisme auquel nous participions : « Le plus important c'est le référencement. Grâce aux bons mots clés, une photo se doit d'être très bien référencée dans les banques d'images. Vous savez, même le plus beau site photo du monde fait par le meilleur photographe au monde, je n'irai pas le regarder. »
Journalisme :
Nous suivons toujours les témoignages sur la liberté d'informer et nous lisons que, le soir du 1er tour de l'élection présidentielle, à Paris, une journaliste s'est faite verbaliser par la police pour avoir interviewé des « gilets jaunes » dans la rue.
Mali :
Nous vous parlions précédemment de l'inquiétante présence du groupe paramilitaire russe Wagner assistant l'armée malienne. Les exactions augmentent dans le pays et l'ONG Human Rights Watch (organisation non gouvernementale internationale qui défend les droits de l'homme) parle, après le massacre à Moura, du « pire épisode d’atrocités » constatées ici depuis dix ans.
Burkina Faso :
Dans ce blog, on vous a déjà parlé du Burkina Faso et du procès historique concernant l'assassinat de Thomas Sankara. Le verdict vient de tomber ce 6 avril.
Voici aussi un article sur la sœur de Thomas Sankara, Blandine Sankara qui veut sensibiliser à la souveraineté alimentaire et fait de l'agroécologie près de Ouagadougou. À l'époque du voyage à vélo en Afrique de l'Ouest en 2010 (voir les reportages "Afrique de l'Ouest"), cette ferme n'existait pas encore, ce qui nous évite le regret de ne pas l'avoir photographiée !
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
À droite : Prise lors de la campagne 2017, une photo issue de notre série en cours sur l'extrême droite que l'on mène depuis 10 ans maintenant. Sur ces deux affiches déchirées on reconnaît le visage de Marine Le Pen et celui d'Emmanuel Macron, tous deux finalistes du premier tour à l'élection présidentielle. France - 2017.
À gauche : Devant l'entrée de la COP26 (26e Conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique). Alors qu'une dame distribue des sacs en tissu imprimé « Soyez végan - Faites la paix », ces manifestants munis de leur banderole veulent rappeler l'urgence qu'il y a à ne pas oublier l'engagement de la COP21 de Paris : maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Glasgow, Écosse, Royaume-Uni - Novembre 2021.
À gauche : Ponton sur le lac d'Aculéo asséché. Aculeo, considéré comme la Riviera du Chili, était très apprécié comme lieu de villégiature par les habitants du pays. Chili - Janvier 2020.
À droite : En Afrique de l'Ouest. Après de fortes précipitations en début de la saison des pluies, une éleveuse peul ramène chez elle du tourteau d'arachide (qu'elle vient d'acheter dans un village situé à bien 2 km de chez elle). Elle va ainsi pouvoir alimenter son bétail, très affamé par la sécheresse précédant la saison des pluies, et affaibli maintenant par le froid et l'humidité de ces derniers jours. Près de Diandioly, Sénégal - 13 juillet 2010.
Après le long post de la quinzaine dernière, cette fois-ci on va essayer d’y aller mollo en nombre de caractères. On vous propose de vous replonger (ou de vous plonger !) dans 2 de nos reportages réalisés à vélo ces dernières années : "Quel avenir pour le monde rural en Afrique de l'Ouest ?" et "Le Chili après la COP ". Depuis le lancement de ce blog, nous vous tenons au courant dans notre petite revue de presse (en bas de post) des situations politiques contrastées au Mali et au Chili, le premier pays vivant une sorte de descente aux enfers et le second un rebond démocratique.
À la lecture de nombreux "papiers", on se disait : on voit pour le contexte général mais qu’en est-il réellement pour les gens que nous avions rencontrés ? Dans les villages et les campagnes, ont-ils assez d’eau pour les cultures et la vie quotidienne tout simplement ?
Voici deux articles parus récemment qui nous donnent des réponses, pas nécessairement réjouissantes concernant les difficultés des paysans confrontés aux effets des dérèglements climatiques, et qui évoquent les problématiques (de stress hydrique notamment) que nous avions documentées lors de nos voyage au Mali et au Chili.
Oui, on sait, l’actualité n’est pas rose en ce moment avec : les élections présidentielles françaises qui nous ont valu hier ce commentaire désabusé d’un passant (alors que Toto photographiait un panneau des affiches électorales pour une série sur l'extrême droite commencée il y a 10 ans maintenant) : « Ce n’est pas glorieux hein ? », la tragique guerre en Ukraine qui a débuté il y a plus d’un mois, l'annonce (vite passée aux oubliettes) du dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui « s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud » et les cas de Covid-19 qui se multiplient autour de nous.
Alors vous nous direz peut-être que ce n’est pas la peine de se miner davantage le moral avec le Chili et le Mali. Mais il nous semble que, pour avoir la moindre chance que l’avenir ne soit pas encore plus bouché, il vaut peut-être mieux regarder le monde des « deux yeux » afin de tenter de le comprendre et (allez, soyons fous !) de le « réparer » (comme on dit de nos jours) tant qu’il est encore temps ; on aurait pu dire aussi pour le remettre à l’endroit !
L'expression « des deux yeux » découle d’une conversation avec Eva, une Andalouse adorable qui, avec son conjoint Pelayo, vivait à deux pas du Parc national de Cabo de Gata, pas très loin d’Almeria. En 2006-2007, Toto y réalisait alors des prises de vue pour notre premier "grand reportage" documentant dans toute l’Espagne le lien entre le modèle de l’agriculture intensive et son besoin en main d’oeuvre immigrée vivant dans des conditions catastrophiques : "Le Jardin de l’Europe ou le troisième monde". Souvent, il garait sa voiture à l’ombre dans leur petite rue pour aller se changer un peu les idées à la bibliothèque située tout près de leur maison de village. Et le véhicule de collection (la vieille GS citroën de sa grand-mère dans laquelle il dormait) avait attiré leur attention. Ils avaient fait connaissance et gentiment ils lui gardaient les pellicules photos en sécurité et au frais en plus de le régaler de généreux petits apéros improvisés.
Bref, il se souvient de ce qu’elle lui avait dit alors qu’il leur racontait ce qu’il avait vu dans la journée auprès des travailleurs agricoles sub-sahariens employés au jour le jour dans les serres alentour ; (de mémoire) : « Tu sais Thomas, nous on est ici car on aime la nature. Et tout nous pousse à ne regarder les choses que d’un oeil pour continuer à profiter de la vie. Mais on comprend que ce que tu fais est essentiel ». Depuis ce temps, nous nous sommes un peu écrit puis nous avons perdu le contact (leur boîte mail ne fonctionne plus). Alors, ce petit post est une occasion de leur envoyer un Abrazos y Suerte muy Fuerte.
Bon visionnage et bonne continuation à vous,
Hélène et Thomas
* Eyes wide open! , clin d'oeil (c'est le cas de le dire) au film 'Eyes wide shut' de Stanley Kubrick.
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
Marche Climat :
De nouvelles "Marches Climat" ont eu lieu le 25 mars lors d’une journée internationale de grève, à l’appel du mouvement Youth for Climate (la Jeunesse pour le Climat) ou Fridays for Future de Greta Thunberg. Pour la France, ici un compte-rendu à Toulouse où des centaines de manifestants ont défilé et là un compte-rendu à Paris où des milliers de manifestants ont défilé. La grève s'est poursuivie le lendemain et il y a aussi eu des Marches climat le 26 mars.
Antarctique :
La vague de chaleur exceptionnelle qui touche l'Antarctique inquiète les scientifiques.
Rachel Carson :
La dernière fois, nous vous avions parlé du rapport Meadows qui a fêté ses 50 ans au mois de mars. Dans la même veine, cette année 2022 marque le 60ème anniversaire de la sortie du célèbre livre de Rachel Carson : "Printemps silencieux" qui s'étonnait et a étudié le pourquoi des disparitions des chants d'oiseaux. Cette biologiste américaine a été la première à donner l'alerte sur l'impact des pesticides sur l'environnement.
Marc Dufumier :
La dernière fois encore, nous mentionnions le lancement du Podcast "Dernières limites" dans le prolongement du fameux rapport Meadows. Depuis, a été ajouté en ligne un entretien avec Marc Dufumier (toujours aussi clair et passionné) intitulé « Comment nourrir le monde ». Cet agronome est professeur honoraire à AgroParisTech, expert auprès de la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et spécialiste de l’agroécologie. Nous avons assisté à deux de ses conférences, une fois juste après les reportages d’Espagne et l’autre après la bataille de Sivens.
Enfin sur les mêmes thèmes qu’abordés dans cet entretien voici la tribune d'un collectif de scientifiques parue hier dans le journal Le Monde.
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
À gauche : Ponton sur le lac d'Aculéo asséché. Aculeo, considéré comme la Riviera du Chili, était très apprécié comme lieu de villégiature par les habitants du pays. Chili - Janvier 2020.
À droite : En Afrique de l'Ouest. Après de fortes précipitations en début de la saison des pluies, une éleveuse peul ramène chez elle du tourteau d'arachide (qu'elle vient d'acheter dans un village situé à bien 2 km de chez elle). Elle va ainsi pouvoir alimenter son bétail, très affamé par la sécheresse précédant la saison des pluies, et affaibli maintenant par le froid et l'humidité de ces derniers jours. Près de Diandioly, Sénégal - 13 juillet 2010.
Peut-être, pour illustrer la deuxième partie du titre de ce post (speak around), nous pourrions mentionner le fameux rapport Meadows qui a 50 ans. Les limites à la croissance est plus connu en tant que Rapport Meadows du nom de son co-auteur Dennis Meadows. Il avait été commandé à des scientifiques du MIT (Institut de technologie du Massachusetts) aux États-Unis par le Club de Rome (groupe de réflexion international créé en 1968 et composé d'économistes, de hauts fonctionnaires et de scientifiques). En 1972, c'était le premier rapport à alerter sur les conséquences destructrices pour la planète de la croissance sans limite. Il a fait beaucoup de bruit au moment de sa sortie mais n'a pas amené de changements dans la société au grand étonnement de ceux qui l'avaient rédigé.
Ce 50ème anniversaire a donné lieu à des articles dans la presse et à des émissions dont une à la radio dans laquelle s'exprime Dennis Meadows. Il était le superviseur du rapport et les 3 autres coauteurs étaient son épouse Donella Meadows, Jorgen Randers et le Norvégien William Behrens.
Âgé aujourd'hui de 79 ans, il y parle de façon apaisée du Giec, de la décroissance, des jeunes générations qui luttent pour la préservation du climat, de la différence entre l’universel et les problèmes mondiaux, de la croissance verte, de l’importance de l’éducation, des scientifiques, de la désinformation, etc. et aussi de jardinage ! Dans un article de Télérama, illustré par une célèbre photo de René Burri, on peut lire ses conseils aux jeunes et sur l'action locale, ainsi que « l’incroyable histoire des quatre chercheurs qui avaient déjà tout prévu », leur "méthodologie de travail " pour ce rapport et leur "parcours" de vie.
Plusieurs fois actualisé, la dernière version du rapport Les Limites à la croissance (dans un monde fini) aux éditions Rue de l’échiquier est sorti ce 3 mars en librairie.
Dernière minute : On vient de prendre connaissance du lancement d’une série de podcasts d’Audrey Boehly intitulée « Dernières limites » dédiés au rapport Meadows. Nous avons écouté deux interviews qui y sont proposées, une de Dennis Meadows et l’autre de Gaël Giraud, et nous serons attentifs à la suite.
Bien à vous !
Hélène et Thomas
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
- Olivier Dubois :
Des nouvelles du journaliste français Olivier Dubois, otage au Mali.
- Sazy :
Nous sommes contents de lire de bonnes nouvelles de la famille que nous avions suivie lors de notre reportage au Salon de l'agriculture à Paris en 2010.
- Chili :
Les dernières nouvelles du Chili avec la cérémonie d’investiture, forte en symboles, de Gabriel Boric à la présidence du pays.
Peut-être, pour illustrer la deuxième partie du titre de ce post (speak around), nous pourrions mentionner le fameux rapport Meadows qui a 50 ans. Les limites à la croissance est plus connu en tant que Rapport Meadows du nom de son co-auteur Dennis Meadows. Il avait été commandé à des scientifiques du MIT (Institut de technologie du Massachusetts) aux États-Unis par le Club de Rome (groupe de réflexion international créé en 1968 et composé d'économistes, de hauts fonctionnaires et de scientifiques). En 1972, c'était le premier rapport à alerter sur les conséquences destructrices pour la planète de la croissance sans limite. Il a fait beaucoup de bruit au moment de sa sortie mais n'a pas amené de changements dans la société au grand étonnement de ceux qui l'avaient rédigé.
Samedi 12 mars, nous sommes dans le train qui nous amène à Toulouse. Nous partons photographier une nouvelle Marche Climat organisée au niveau national ; nous les suivons depuis quelques années (voir les reportages sur ce site regroupés dans la galerie "Autour des COPs"). Cette fois-ci, nous avons un peu hésité entre la Marche d'aujourd'hui et le Die-in de demain qui aura lieu Place du Capitole, parce que nous ne voulons faire le trajet qu'une fois. Réalisant que dans le post précédent nous avions déjà mis une photo d'un die-in à Glasgow nous optons pour la manifestation. Et puis sur le programme, nous lisons qu'elle s'appelle : "Grande marche Look Up", raccord avec l'effervescence autour du récent film sur Netflix d'Adam McKay "Don't Look Up : Déni cosmique" dont nous vous parlions dans un autre post. Cette comédie dramatique américaine, sur une comète qui va entrer en collision avec la Terre et deux scientifiques qui essayent en vain d'en alerter la population, les médias, les politiques, serait une métaphore de ce que nous vivons avec le réchauffement climatique. Bon choix car le jour suivant le die-in sera annulé pour cause de mauvais temps.
Du train, nous voyons des champs détrempés, il pleut beaucoup, on se croirait de retour en Écosse. Il y a aussi des champs de panneaux solaires, on ne se rappelait pas qu'il y en avait autant. On sent que le printemps est proche avec les premiers arbres en fleurs, blancs ou roses et le jaune des forsythias et des mimosas. À Toulouse, nous arrivons avec une heure et demie d'avance par rapport au rendez-vous fixé à 14 heures pour le départ. Nous décidons de traverser le centre-ville et de nous rendre à la librairie Ombres Blanches pour jeter un oeil aux livres photos. Aussi nous allons saluer dans son magasin une amie de collège.
En chemin, nous en profitons pour observer les changements. Le dealer de mangas préféré de la miss a déménagé Rue de Rémusat, un poster sur la vitrine lui apprend que Naruto a vingt ans et elle traîne un peu le pas. Place du Capitole, une grande banderole blanche avec un liseré noir est déployée sur la façade de l'Hôtel de ville avec ces mots « Mars 2012, Toulouse se souvient », en référence aux attaques terroristes de Mohammed Merah à Toulouse et à Montauban. Ces tristes événements coïncidaient avec le début du tour de France à vélo que Toto venait juste d’entamer.
À la grande librairie toulousaine, l’un monte à l'étage photo tandis que l'autre récupère un livre au sujet de l'Europe repéré dans les nouveautés. Un futur outil pour de futurs projets de reportages ? Place Wilson, devant le cinéma Gaumont, il y a des "guide-files" qui annoncent que le passe sanitaire sera exigé à l'entrée. Ah oui, c'est vrai l'obligation ne prendra fin que lundi. Par contre, l'UGC, incroyable ! est vierge de toute affiche de cinéma et un grand panneau annonce "Caso patrimoine - Achat Location". Nous pensons qu’il a été victime de la pandémie de Covid-19 qui aurait vidé les salles de ses spectateurs, que nenni ! Nous lirons plus tard qu'il avait déjà fermé en juillet 2019.
Dans la ville rose, du 5 au 13 mars se tient une grande semaine du climat : "CliMars Attaque" (clin d'oeil au film "Mars Attacks" de Tim Burton) avec à la manoeuvre une dizaine d'associations et de collectifs. L'affiche reprend le graphisme de celle de la COP26 à Glasgow, en Écosse : sur fond bleu, une planète stylisée avec des tourbillons et ici ces mots « Climat déréglé et alors ? ». Une semaine entière d'actions est prévue pour « relayer les alertes des scientifiques, discuter des transformations sociales nécessaires qui devraient être au coeur du débat politique, demander aux élu-es et candidat-es à la présidentielle de prendre de réels changements. »
En effet, à un mois des élections présidentielles, des ONG nous informent que les enjeux climatiques occupent moins de 3 % des débats de la campagne présidentielle. Il y a pourtant eu la 26e COP (Conférences annuelle des Nations Unies sur les changement climatiques) précédée en août et suivie ce 28 février de deux rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Mais le sujet de l'environnement a toujours du mal à s'imposer dans l'actualité, et il semblerait maintenant totalement éclipsé par le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a des répercussions dans le monde entier avec les enjeux énergétiques et de sécurité alimentaire.
En haut des Allées Jean Jaurès, les manifestants se rassemblent au pied de la statue de Pierre-Paul Riquet. Ils sont seulement quelques centaines lorsque nous les rejoignons, ils atteindront le millier au moment du départ de la marche Look Up. Chance, la pluie s'est arrêtée. Nous avons vu au fur et à mesure que nous photographions des Marches Climat que le nombre des manifestants qui les composent tend à diminuer. À Montauban où nous habitions auparavant, nous apprendrons qu'ils ne sont qu'une cinquantaine de personnes à s'être retrouvés devant la préfecture avant de défiler dans les rues. La dynamique de ces manifestations qui réunissait des milliers de personnes avant la pandémie de Covid-19 a souffert du confinement. Il y aussi la fatigue et le découragement devant l'immobilisme des politiques et la lenteur de la population à être convaincue. En mutation après ces deux années "sous covid", le mouvement des militants pour le climat se pose des questions sur les tactiques à adopter. De nombreux activistes font des burn out et de même qu'à la COP26, ils en témoignent ici. Il existerait même une association "Métamorphose" pour les aider.
Tout comme à Glasgow, nous photographions des participants scientifiques, ici de l’Atelier d’écologie politique (Atécopol), avec leur tee-shirt "scientifique en panique" (arborant quatre vagues de grandeur croissante : "Covid 19, Récession, Changement climatique, Chute de la biodiversité" qui vont s’écraser sur une ville côtière surmontée d’une bulle qui dit « Lavez-vous bien les mains et tout ira bien. »). Nous retrouvons des membres d’Extinction Rebellion, cette fois en tunique blanche avec une couronne de papier sur la tête mentionnant : « Je consomme donc je suis ». En tête du cortège dirigé par des jeunes de Youth for Climate (la jeunesse pour le climat), une banderole mentionne les associations et collectifs locaux qui participent : Alternatiba Toulouse, ANVCOP21, Greenpeace, Attac, L214, FNE Midi-Pyrénées, etc. Derrière, au son de la « Manifanfare », les organisations politiques aussi vont défiler : EELV, l'Union populaire (anciennement La France Insoumise), le Parti animaliste…
En plus des habituels dessins et slogans sur la planète et les dérèglements du climat, il y a de nombreux messages de soutien pour l'Ukraine et son drapeau jaune et bleu orne quelques pancartes. Deux femmes drapées l'une dans un drapeau arc-en-ciel avec « PAIX » en grosses lettres blanches et la seconde dans un drapeau bleu sur lequel est écrit « Empêchons les guerres, Cultivons la paix » distribuent des tracts "Le mouvement de la paix". Dans le défilé s'affiche la solidarité avec l'Ukraine avec ce slogan qui est crié : « Paix, climat, même combat ! »
Cela fait maintenant un peu plus de deux semaines que l'armée russe de Vladimir Poutine attaque l'Ukraine qui résiste avec à sa tête son Président Volodymyr Zelensky. Trois millions d'habitants ont fui le pays et sont pour l'instant bien accueillis par les pays voisins et européens de l'ouest. Il y a même un étonnement sur l'utilisation du mot réfugiés dont on les qualifie au lieu du mot migrants qui avait prévalu avant pour ceux qui fuyaient la Syrie ou l’Afghanistan (pour ne parler que des exemples les plus récents).
À la manif, organisateurs et participants sont bien conscients que « les crises sont interdépendantes". « Le régime criminel de Vladimir Poutine se finance aussi par cette dépendance aux énergies fossiles. Sortir des énergies fossiles est nécessaire pour le climat et pour un monde plus stable", explique ainsi Lorette Philippot, des Amis de la Terre France » à l’AFP.
Le cortège avance jusqu'à la Place Wilson avec ses slogans et chants habituels :
« On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! »
« Et 1 et 2 et 3 degrés ! C'est un crime contre l'humanité ! »
« 1 pas en avant, 3 pas en arrière, C'est la politique du gouvernement ! »
Il y a aussi de la nouveauté avec : « Des gaz à effet de serre, Du plastique dans nos mers, Toute cette société-là on n'en veut pas ! »
Au carrefour, à la sortie du métro Jean Jaurès, un autre groupe de 200 personnes environ "Ago Rap" "Non au pass sanitaire" hésite à les suivre mais part finalement dans l'autre sens, au regret de leur orateur qui aimerait que les luttes s'unissent.
Puis la marche Look Up repart vers le Monument aux morts, avec d'autre slogans « Nous sommes forts, Nous sommes fiers, Écologiste et radical et en colère ! » « Travaille, consomme et ferme ta gueule, C'est ça le message qu'on donne aux jeunes ! » Étonnamment, nous remarquons qu’il y a peu de slogans liés au mot d’ordre de cette marche « dénoncer l'absence de l'urgence climatique et sociale dans les débats des présidentielles » et les pancartes sont bien souvent les mêmes que d’habitude.
Elle atteint les Allées Jules Guesde, derrière le Grand Rond où elle va prendre fin. Là, les différentes organisations qui ont participé prennent la parole et annonce leurs prochaines actions et rendez-vous pour continuer les luttes. Elles préviennent qu'il y a des projets de jonctions de rocades entre elles, de constructions d'énormes bassines agricoles ; elles invitent à venir en bus manifester à la centrale de Golfech déplorant le manque de débat sur le nucléaire...
C'est la fin de la manifestation qui a duré deux heures. Il est proposé de faire la ‘’Danse de la planète’’ qui serait pratiquée dans 65 pays du monde : autour de musiciens, les marcheurs se placent en 3 cercles concentriques qui tournent dans des sens différents, celui du centre marche, celui du milieu trottine et à l'extérieur on court. Puis la majorité des manifestants se disperse petit à petit tandis que d'autres restent à bavarder encore un peu devant le Quai des savoirs.
Toto discute un peu avec ses collègues photographes. Il leur parle de jardinage et se fait conseiller le travail d'une collègue : « tu tapes sur internet "un village et photo" et tu verras c'est magnifique ». Il lui est aussi recommandé de boire du Picon bière pour se détendre.
Samedi 12 mars, nous sommes dans le train qui nous amène à Toulouse. Nous partons photographier une nouvelle Marche Climat organisée au niveau national ; nous les suivons depuis quelques années (voir les reportages sur ce site regroupés dans la galerie "Autour des COPs"). Cette fois-ci, nous avons un peu hésité entre la Marche d'aujourd'hui et le Die-in de demain qui aura lieu Place du Capitole, parce que nous ne voulons faire le trajet qu'une fois. Réalisant que dans le post précédent nous avions déjà mis une photo d'un die-in à Glasgow nous optons pour la manifestation. Et puis sur le programme, nous lisons qu'elle s'appelle : "Grande marche Look Up", raccord avec l'effervescence autour du récent film sur Netflix d'Adam McKay "Don't Look Up : Déni cosmique" dont nous vous parlions dans un autre post. Cette comédie dramatique américaine, sur une comète qui va entrer en collision avec la Terre et deux scientifiques qui essayent en vain d'en alerter la population, les médias, les politiques, serait une métaphore de ce que nous vivons avec le réchauffement climatique. Bon choix car le jour suivant le die-in sera annulé pour cause de mauvais temps.
Devant les portes de l’entrée principale de la COP26, les artistes du collectif "Red Rebels" (créé par les XR : le mouvement Extinction Rebellion*), le dernier jour de la Conférence mondiale sur les changements climatiques.
Une "Red Rebel" en tête de la procession funèbre représentant les COPs. Vêtues de noir, elles portent chacune une pierre tombale en carton avec leur nom inscrit dessus (COP1, COP2, … jusqu'à la COP25). La scénographie est la suivante : au son de la cornemuse d’un Écossais en kilt vert et aux cheveux teints de toutes les couleurs (il ferme la marche avec des "Blue Rebels"), elles vont mimer leurs propres funérailles. Guidées par les "Red Rebels" qui vont se mettre sur le côté, les 25 personnes vont s’allonger sur le sol, devant leur pierre tombale en carton, simulant ainsi un cimetière de COPs.
Puis, la 26e, qui était en fin de cortège derrière les "Blue Rebels", va venir à son tour s’allonger près des autres. À sa tête, la "pierre tombale" numéro 26, qui comme les autres, porte la mention : « A échoué ». Les "rebelles en bleu" s'agenouillent alors pour l'entourer et la pleurer. À côté d'elles, une tombe vide attend, signalée par un panneau intitulé : « COP27 Futile ».
Finnieston street, Glasgow, Écosse, Royaume-Uni - Samedi 13 Novembre 2021.
À la lecture de la légende très descriptive des images en timbre-post(e) que nous vous présentons, peut-être que les plus impatients d'entre vous se sont demandés : mais pourquoi diable ce titre Piero ?
C’est que, depuis plusieurs jours, nous sommes énervés et fatigués par la vie politique française, énervés aussi et très inquiets des événements au Mali et en Ukraine. Sensiblisés par la situation des pays d'Afrique de l'Ouest (suite au voyage à vélo effectué là-bas en 2010, voir les reportages "Afrique de l’Ouest") et alertés par la présence récente au Mali de "Wagner" (la société militaire russe qui emploie des mercenaires - ici le lien d’un documentaire glaçant sur ce groupe), nous prenions au sérieux les annonces des Anglo-Saxons, Biden en tête, sur la possibilité et l'imminence d'une attaque de l'Ukraine par l'armée russe de Vladimir Poutine.
Alors, pour tenter de chasser un peu les idées noires, nous avons repéré et écouté à la radio un programme captivant sur le peintre Piero della Francesca. Il y a déjà quelques années, Thomas avait ramené de la bibliothèque municipale des livres sur cet immense peintre, mathématicien et artiste italien du temps de la Première Renaissance, le Quattrocento.
S’il se souvient bien, il avait noté dans la biographie de Pierre Assouline consacrée à HCB (Henri Cartier Bresson) que Piero della Francesca était une référence majeure pour ce grand maître de la photographie. Des nuits durant, une fois le travail diurne de scan des images d’Espagne terminé, Toto a beaucoup aimé découvrir l'univers, le travail et les recherches de Piero.
À l’écoute de cette passionnante émission qui "résout" l’énigme d’un célèbre tableau du génie, vous devriez comprendre (par des associations d'idées libres) pourquoi nous avons choisi de vous présenter dans le post ces photos de la dernière COP. À notre humble avis, dire et redire (comme beaucoup d’autres personnes avant nous) que les arts et la nature devraient être davantage pris en considération ne peut pas faire de mal. Nous pourrions même parler de possible bouée de sauvetage ou de "portes" de sortie.
Espérons que les derniers et graves événements de l’actualité internationale ne viendront pas confirmer les intuitions que les activistes pour le climat ont mis en scène devant les portes de la COP écossaise pour nous réveiller.
Cette fois encore, on vous passe la revue de presse.
Aujourd'hui même, il y a une alerte du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui « s’alarme des conséquences vertigineuses d'un monde toujours plus chaud », comme le titre l’article de Audrey Garric dans le journal Le Monde. Le GIEC sort un nouveau document : le « 2e volet de son sixième rapport d'évaluation » étudiant « les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation à la crise climatique », c'est-à-dire les risques à venir pour les différentes régions du monde ; « l’instance onusienne [...] publiera ensuite un 3e volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre. […] ».
Arrivederci !
HTC
PS : Notre "work in progress" a été bien chamboulé par ces énervements et coups de fatigue et nous ne pourrons pas tenir le planning que nous nous étions fixés pour la fin du mois. Les textes de présentation pour les reportages de Glasgow sont faits, presque toutes les images en dytiques montées, mais pour les légendes : nous sommes charrette !
*Extinction Rebellion : né au Royaume-Uni, mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique (déjà largement documenté dans le reportage sur la COP25 à Madrid).
Devant les portes de l’entrée principale de la COP26, les artistes du collectif "Red Rebels" (créé par les XR : le mouvement Extinction Rebellion*), le dernier jour de la Conférence mondiale sur les changements climatiques.
Une "Red Rebel" en tête de la procession funèbre représentant les COPs. Vêtues de noir, elles portent chacune une pierre tombale en carton avec leur nom inscrit dessus (COP1, COP2, … jusqu'à la COP25). La scénographie est la suivante : au son de la cornemuse d’un Écossais en kilt vert et aux cheveux teints de toutes les couleurs (il ferme la marche avec des "Blue Rebels"), elles vont mimer leurs propres funérailles. Guidées par les "Red Rebels" qui vont se mettre sur le côté, les 25 personnes vont s’allonger sur le sol, devant leur pierre tombale en carton, simulant ainsi un cimetière de COPs.
Photos de stockage du bois, prises en 2012, presque au début de notre tour de France qui nous a conduit à travailler notamment sur le thème de l’énergie dans l’hexagone.
Oups ! Avec ce post, nous voulons rattraper un oubli de blogueur débutant. En effet, nous avons remarqué qu’en fin d’année, dans les blogs photo, on y trouve souvent une sélection personnelle de livres découverts ou appréciés.
Dans le vaste monde de la photographie, il y a quelques noms qui attirent automatiquement toute notre attention, celui de Gilles Peress par exemple. Ses livres ont toujours été de grandes références.
Bien sûr, nous n’avons pas essayé d’emprunter les mêmes chemins que lui (comme d’aller dans des zones de guerre) et nous n’avons pas le même talent. Mais son travail est un repère des plus solides quand les doutes nous assaillent et nous conduiraient presque à l’inaction.
C’est par cet article paru dans le journal Le Monde, que nous avons appris qu'en juin 2021, Mr Peress publiait son travail sur le conflit du « Nord de l’Irlande » en trois volumes. Ici un autre article en accès libre pour découvrir ce « monument visuel et littéraire » intitulé : “Whatever You Say, Say Nothing” (“Quoi que vous disiez, ne dites rien”).
À l’occasion de ce post, nous nous sommes replongés dans une interview qu’il avait donnée à l’Université de Berkeley en Californie, en 1997. Passé l'aspect vieillot du générique du début, on y a retrouvé la qualité de l’échange teinté d’humour que notre souvenir en avait gardé, sans parler de l’intelligence et de la profondeur du propos. Même sentiment pour la vidéo avec son éditeur Gerhard Steidl, mise en ligne pour la sortie de ce grand et gros livre (une oeuvre de 14 kg tout de même !).
Dans ces deux vidéos, Mr Peress expose ses réflexions sur son travail, la photographie, le fossé entre langage et réalité, l’histoire, le temps, la vie, etc. Les deux documents ne sont malheureusement pas disponibles en français (bien qu'il soit franco-américain !), mais pour les non-anglophones, la traduction autogénérée par la plateforme devrait vous permettre de suivre. Quelqu'un qui réfléchit honnêtement à son travail, à ce qu'il a essayé de faire et qui l'exprime clairement : c'est rare !
Même s'il est dit que lors de la fabrication du livre, avec l'excellente maison d’édition Steidl, ils ont eu le souci constant du prix de vente, il est clair que nous n'aurons pas de sitôt l’ouvrage entre nos mains, sauf si la galerie du Château d’Eau à Toulouse en a fait l’acquisition ! On dit cela pour les habitants de la région. En plus de monter des expositions, le lieu (fondé en 1974 par le photographe toulousain Jean Dieuzaide) propose un très important fonds photographique ouvert au public. Vous pouvez y consulter des livres photos dans le plus grand calme, comme nous. Pour nous, c’était autant un plaisir qu’un lieu d’apprentissage.
Enfin, pour avoir un aperçu du livre (qui fonctionne beaucoup par diptyques apparemment !), on vous conseille la deuxième partie de cette vidéo d’Alec Soth (un collègue de Gilles Peress à l’agence Magnum). Il y fait un commentaire sur la place des images et des textes. Et un dernier lien bref et ludique qui met en valeur l’art de la composition de Gilles Peress.
Pas de revue de presse cette quinzaine. Les liens que nous vous proposons devraient vous rassasier. Pas la peine d'en rajouter !
Bonne continuation,
Hélène et Thomas
PS : Notre travail de sélection des images de Glasgow ne se passe pas trop mal. On n’est pas loin de tenir notre planning que nous évoquions dans le post précédent. Espérons que nous ne nous effondrerons pas sur la fin !
Photos de stockage du bois, prises en 2012, presque au début de notre tour de France qui nous a conduit à travailler notamment sur le thème de l’énergie dans l’hexagone.
Oups ! Avec ce post, nous voulons rattraper un oubli de blogueur débutant. En effet, nous avons remarqué qu’en fin d’année, dans les blogs photo, on y trouve souvent une sélection personnelle de livres découverts ou appréciés.
Dans le vaste monde de la photographie, il y a quelques noms qui attirent automatiquement toute notre attention, celui de Gilles Peress par exemple. Ses livres ont toujours été de grandes références.
Bien sûr, nous n’avons pas essayé d’emprunter les mêmes chemins que lui (comme d’aller dans des zones de guerre) et nous n’avons pas le même talent. Mais son travail est un repère des plus solides quand les doutes nous assaillent et nous conduiraient presque à l’inaction.
Premiers et derniers rayons de soleil du fond du jardin (des choux et des poireaux couverts de givre) - Janvier 2022 - France.
C’est peut-être différent ailleurs mais en France, la photographie est souvent présentée comme de « l’écriture avec la lumière ». Cette définition s’appuie sur les deux racines d’origine grecque du mot : photos = lumière, clarté et graphein = peindre, dessiner, écrire.
Pour ce post, nous avons joué à vous « peindre » un diptyque avec comme matière première la lumière naturelle qui borde les belles et fraîches journées hivernales que nous avons eues en cette fin janvier dans le sud-ouest de la France.
Si nous avions voulu « l’écrire » avec des lumières artificielles, cela aurait été plus difficile (sauf à faire du Soulages !) car créchant à la campagne, nous n'en fréquentons que très peu, si ce n’est celles de nos ordinateurs en plus des lampes led au plafond de notre « open space ».
À signaler que depuis quelques jours, nous avons un écran opérationnel de plus. L’ami Sergio nous a fait parvenir par la poste un petit câble nous permettant de relier l’ordi portable (acheté en Floride il y a plus de 10 ans, du temps des reportages sur l’agriculture intensive et la crise des subprimes - voir la galerie USA sur ce site) à un moniteur, récupéré il y a peu dans la cave de la Maman de Toto.
Il sera maintenant bien plus confortable pour la miss de travailler les légendes, les textes de présentation et autres écritures avec un écran plus grand (sans impacts ni rayures).
De Glasgow, nous aurons trois galeries au final : une principale et deux plus petites, composées pour l'une de photos de Marches climat et pour l'autre d'images de veille informatique que nous avons faite sur place. La sélection pour le gros sujet n'est pas encore terminée ; on avance avec la torche frontale dans notre stock photographique écossais, lentement mais sûrement en essayant de ne pas faire trop d'erreurs de tri. On a déjà entendu dire, dans le milieu, que les photographes étaient parfois des catastrophes quand il s’agit de faire « l’editing » de leurs propres images par manque de recul sur leur travail (espérons que nous ne sommes pas des adeptes de l’auto-sabordage involontaire !). C’est pourquoi les éditeurs photos (iconographes), qui tendent à disparaître de nos jours avec l’évolution du métier, étaient des plus utiles.
Ceci dit, comme les reportages sur les COPs sont les moins consultés du site, ça nous enlève la pression ! Chacun est libre de regarder ou pas, mais il nous semble, qu’à bien des égards, ce manque d’attention est un signe des temps. Aussi on pense que pour qu'un blog ait quelques chances d'être un tant soit peu intéressant, il est préférable que le propos soit franc, sans storytelling excessif (tout en évitant bien sûr la parole en roue libre voire déchaînée comme sur les réseaux sociaux ou dans les commentaires d’articles de presse).
Assez souvent ces temps-ci, on se demande si on va aller à la prochaine COP. Pour nous, comme pour beaucoup d’observateurs, la COP 26 était la fin d’un cycle entamé par les accords de Paris (COP21). Là-bas, un rendez-vous avait été pris pour dans 5 ans, au cours duquel chaque pays devrait présenter sa feuille de route pour atteindre les objectifs (maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré). À vrai dire, il y a beaucoup de pour et de contre dans nos têtes, alors on va attendre que ça se décante un peu avant de prendre une décision. La 27ème COP aura lieu normalement en novembre 2022 à Charm el-Cheikh. Ah ! Si des lecteurs ont des contacts en Égypte, nous sommes preneurs !
Le mois qui vient va être destiné à monter les sujets de Glasgow. Il serait bien que nous arrivions à la fin février avec les trois sujets bien avancés : chromie, diptyque, textes et peut-être même une bonne partie des légendes.
Ainsi, en mars nous pourrions reprendre les reportages du Tour de France que nous avons depuis si longtemps en attente. C’est peut-être ce que nous avons fait de mieux en photographie. Être enfin ! en mesure de vous les proposer serait cool.
Bonne continuation à vous !
HTC
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
- Photographie :
Cette quinzaine, nous avons appris la disparition de deux photographes.
La première est celle du photographe américain Steve Shapiro, célèbre pour ses photos pour la lutte des droits civiques et sur les studios de tournages hollywoodiens.
La seconde est celle, dans des conditions effroyables il faut le dire, de René Robert connu lui pour ses photos sur le Flamenco.
- Journalisme :
Franchement, c’est quoi cette tendance délétère de menacer les gens de mort, qu’ils soient, comme dernièrement, femmes et hommes politiques ou journalistes tels une équipe de l’agence AFP et une présentatrice de M6 (ainsi qu’un témoin) ?
Comme nous l’écrivions déjà sur le blog il y a peu, suite à l’agression d’une équipe de France Télévisions et de la journaliste indépendante qui lui servait de guide, attention à la banalisation des menaces et des actes. Sans réactions claires de la part de tous, un ou des drames sont malheureusement en suspens. Sans parler de l’instrumentalisation du travail journalistique qui pose bien des questions à la profession.
- Burkina Faso :
Depuis que nous tenons ce blog, nous vous parlons fréquemment de la situation inquiétante en Afrique de l’Ouest. Voici une émission radio qui fait le point, presque à chaud, sur le dernier coup d’état au Burkina Faso.
- Environnement :
En septembre, comme on l’a relaté sur ce blog, nous sommes allés à Marseille pour documenter le Congrès mondial de la nature (UICN). Ici une interview avec Gilles Boeuf (biologiste, ancien président du muséum d’histoire naturelle de la biodiversité, entre autres fonctions) portant comme titre : « Biodiversité, La plus grave et la plus ignorée des crises ».
Un rapport scientifique paru ce mois-ci nous alerte que, en raison de l’énorme quantité de produits chimiques fabriqués par l’homme, nous venons de franchir la 5ème des 9 limites planétaires. Pour en savoir plus c’est par exemple là.
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
Premiers et derniers rayons de soleil du fond du jardin (des choux et des poireaux couverts de givre) - Janvier 2022 - France.
C’est peut-être différent ailleurs mais en France, la photographie est souvent présentée comme de « l’écriture avec la lumière ». Cette définition s’appuie sur les deux racines d’origine grecque du mot : photos = lumière, clarté et graphein = peindre, dessiner, écrire.
Pour ce post, nous avons joué à vous « peindre » un diptyque avec comme matière première la lumière naturelle qui borde les belles et fraîches journées hivernales que nous avons eues en cette fin janvier dans le sud-ouest de la France.
Face aux portes d’entrée de la COP 26, réalisation d’un autotest (antigénique rapide) à la Covid-19 qui autorisera l’accès au sommet pour la journée des personnes disposant d’une accréditation. Glasgow, novembre 2021.
Hello !
Pas grand-chose à raconter cette quinzaine.
Bien sûr, comme pour nombre de personnes, la situation politique et sanitaire actuelle nous prend bien le chou et même nous inquiète, disons-le. Mais ce n’est pas l’objet de ce blog de développer plus avant.
Sur le ou la Covid comme vous voulez, nous nous sommes contentés de documenter la première manifestation des soignants au printemps 2020 (le 16 juin, juste après le premier confinement) et la première manifestation anti-pass sanitaire de cet été.
En fait, en tant qu’ex-professionnels de Santé, nous avions bien des idées de reportages (notamment dans le monde de la psychiatrie qui nous paraît être dramatiquement oublié et sous documenté). Seulement, démunis de carte de presse et sans commande, nous aurions sûrement de gros problèmes d’accès.
En 2006 déjà, un projet, en lien avec les engagements professionnels de Thomas (infirmier de rue pour le dire vite) dans les Pyrénées-Orientales, avait presque failli aboutir. Après constitution d’un dossier plus réunions préparatoires et alors que sur le terrain les gens étaient ravis, nous avions été obligés d’abandonner à cause de blocages administratifs. Il avait fallu passer à autre chose : à savoir la Coupe du monde de Football en Allemagne et les reportages en Espagne.
Concernant la campagne présidentielle pour le moins compliquée, nous n’avons fait que le minimum syndical : documenter une manifestation contre l’extrême droite (dans le cadre d’un travail de documentation entamé depuis une dizaine d’années sur le FN puis RN de Marine Le Pen) en plus de toutes les manifs climat (qui se raréfient soit dit en passant).
À noter que depuis que nous habitons à la campagne, sans automobile, il nous est bien plus difficile d’être suffisamment présents sur « la place publique » pour tenter de faire plus que de l’illustration.
Étant encore englués dans le tri des photos de Glasgow, on a choisi de ne pas trop se disperser. Sur notre bureau, nous avons toujours plus de 4 000 images du Tour de France à traiter sur des sujets tout à fait d’actualité comme l’habitat, l’énergie, l’agriculture, etc. Alors on se dit qu’il est préférable de rester dans notre tunnel et continuer à creuser, même si par moment on sature vraiment.
De la COP (26) écossaise, nous avons à peu près 2 500 images qui nous paraissent intéressantes (car il s’est passé beaucoup de choses là-bas) et il va falloir qu’on y aille à la hache dans les jours qui viennent pour être en mesure de vous présenter un travail honnête.
Keep on working donc !
Bonne continuation à vous !
H-T-C
Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :
- Photographie, environnement et journalisme :
La Colombie-Britannique (la région canadienne où vit l’ami Jim qui travaille avec nous sur ce site) a subi par deux fois les effets du dérèglement climatique en 2021. Zied Ben Romdhane les a documentés.
Ici une conversation zoom à propos de l’indépendance des médias et du journalisme environnemental avec notamment l’économiste Julia Cagé et le journaliste du Monde Stéphane Foucart.
Là, un des derniers articles de ce journaliste, sur le barrage de Caussade (qui peut être lu avec l’histoire de La Bataille de Sivens en tête, voir notre reportage sur ce sujet).
Enfin une tribune pour que les enjeux environnementaux soient mieux couverts par les médias de manière générale et d’autant plus en cette période électorale.
Chili :
Des nouvelles de la rédaction de la nouvelle Constitution après les dernières élections présidentielles.
Mali :
Une émission radio faisant le point sur le contexte politique très compliqué du pays après que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé un embargo commercial et financier en réaction à la non-tenue des élections présidentielles prévues en février. La situation risque de devenir encore plus difficile pour les populations du Mali et pour celles des pays environnants.
Ici le site de soutien à Olivier Dubois, journaliste otage au Mali depuis le 8 avril 2021.
Immigration et marché de l’emploi :
Une émission radio avec l’économiste Esther Duflo (Prix Nobel d'économie en 2019 et professeur en économie du développement au MIT) sur l’impact fantasmé et en réalité « très modeste » de l’immigration sur le marché du travail.
Bruno Latour :
Une nuit, dans l’aérogare de Manchester, nous évoquions dans ce blog les critiques de Frédéric Lordon sur le travail de Bruno Latour. Ce mois-ci, ce dernier vient de sortir un nouveau livre qu’assurément nous lirons cette année.
Voici la première intervention radio que nous avons entendue pour ce nouvel ouvrage. Dans cette interview il est un peu question du film « Dont’ look up » très médiatisé et très commenté, et à propos duquel vous en savez sans doute davantage que nous qui ne sommes pas abonnés à Netflix.
Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !
Face aux portes d’entrée de la COP 26, réalisation d’un autotest (antigénique rapide) à la Covid-19 qui autorisera l’accès au sommet pour la journée des personnes disposant d’une accréditation. Glasgow, novembre 2021.
Hello !
Pas grand-chose à raconter cette quinzaine.
Bien sûr, comme pour nombre de personnes, la situation politique et sanitaire actuelle nous prend bien le chou et même nous inquiète, disons-le. Mais ce n’est pas l’objet de ce blog de développer plus avant.
Sur le ou la Covid comme vous voulez, nous nous sommes contentés de documenter la première manifestation des soignants au printemps 2020 (le 16 juin, juste après le premier confinement) et la première manifestation anti-pass sanitaire de cet été.
Si vous souhaitez réagir à un des posts, c'est ici.
« Autoportrait au chat » comme on disait en peinture ou « Selfie avec Billie Ze Cat » - 31 Décembre 2021, France.
Dis Billie, tu vois quoi photographiquement parlant pour nous en 2022 ? À nouveau un voyage à vélo de quelques mois ou alors encore de longues heures de travail pour trier et mettre en forme tous les reportages du tour de France que nous avons en chantier ?
Tu dis rien, tu sais pas, tu as raison, les temps sont trop incertains pour se prononcer. L’an dernier, nous avions annoncé dans nos vœux à la famille et aux amis des projets qui sont vite restés en carafe.
Bon si on se relance cette année, on essayera de mettre à profit les leçons que tu nous donnes depuis que tu as choisi de nous squatter : Voyager et photographier comme un chat, avec souplesse, élégance, curiosité, tout en se ménageant des moments cools.
Allez, c'était le dernier post de l'année des blogueurs débutants. Nos meilleurs vœux pour 2022 !
Les Cha(t)ssinovitchs
Revue de Presse :
- Photographie
Mort de deux « Grandes Dames » de la photographie. Même si, à tort ou à raison, elles ne font pas vraiment partie de notre petit panthéon personnel des photographes voici quelques liens pour découvrir ou redécouvrir leur travail. Sabine Weiss et Françoise Nunez. Ici pour écouter une émission radio avec Madame Weiss.
Sinon, le père Noël est passé pour la photographie française ! Putain, 5,5 millions d’euros au total, 22 000 euros pour chacun des 100 élus de la première fournée ! Ici et là des informations sur cette commande d’État. Bon on ne va pas commenter le casting (ça a déjà été fait sur les réseaux sociaux) car le fond du problème n’est pas là. Comme beaucoup, on se demande simplement en quoi ce saupoudrage va résoudre les nombreuses difficultés structurelles de la profession ?
- Chili
Les élections présidentielles au Chili ont vu le candidat de gauche Gabriel Boric, un jeune homme de 35 ans, accéder au pouvoir face à son adversaire d’extrême droite, Juan Antonio Kast. Ici une émission de radio sur les défis auxquels il va être confronté.
- Collège de France
Voici de quoi retenir se cultiver durant le fastidieux labeur de nettoyage (des images scannées -rayures, poussières- du tour de France) qui nous attend encore, si cette année on ne bouge pas trop.
- Wikipédia
Souvent, pour la rédaction des textes d’introduction des reportages ou des légendes des images nous avons recours à Wikipédia. Ici une émission radio intéressante sur l’encyclopédie libre.
- Politique Française
Pour ceux qui comme nous s’intéressent (encore) à la politique et à l’élection présidentielle. En plus des analyses de Clément Viktorovitch, celles de Christian Salmon.
Aussi une émission de radio concernant la politique française en Afrique de l’Ouest (traversée en partie à vélo - voir les reportages sur ce site), région qui se trouve dans une situation qui nous inquiète beaucoup.
- Changement climatique
Et, LAST BUT NOT LEAST, des nouvelles pas réjouissantes mais très importantes : Les premières concernent les pôles arctique et antarctique et, les secondes sont au sujet des oiseaux migrateurs.
Les photos de Glasgow ne sont pas trop mal !
Depuis que nous sommes rentrés d’Écosse nous nous sommes attelés au premier tri des photos faites durant la Cop 26.
En gros cela consiste à jeter à la corbeille les photos loupées, à repérer les images qui nous semblent les plus fortes ou les plus intéressantes et mettre de côté celles que l’on veut garder en archive.
Cette première étape est aussi excitante (car on revit le reportage) que frustrante quand on tombe sur des photos qui auraient pu être bien mais finalement non pour telle ou telle raison.
Une des raisons bien énervante et plus récurrente que d’habitude est le flou non désiré à l’instar de cette photo de la manifestation des jeunes pour le climat, le vendredi 5 novembre 2021.
Le cadrage est propre, la situation est intéressante avec Greta Thunberg parmi les manifestants (tout comme à Madrid elle fut une superstar, cette fois-ci qualifiant la COP26 de « Bla-bla-bla », expression reprise partout depuis). Elle semble nous sourire spécialement (on ne s’est pas retourné pour voir si c’était pour quelqu’un derrière nous !). Cela change des photos qu’on nous présente souvent d'elle faisant la gueule ou la grimace, mais la netteté n’est pas tout à fait bonne sur son visage. L’autofocus a été inopportunément se fixer sur le jeune homme à sa droite qui porte un masque et a une oreillette.
Dommage ! Pour le reportage il faudra en sélectionner une autre.
Avec mon précédent appareil de l’époque argentique, la mise au point télémétrique était manuelle ; je la faisais instinctivement, me concentrant seulement sur la situation. Soit dit en passant, mon placement et le cadre n'étaient pas faciles à ce moment-ci tellement il y avait de monde, de bousculades et de barrage de la part des jeunes pour protéger la jeune militante suédoise de la « horde » de photographes professionnels ou amateurs (voir le reportage de la COP25 à Madrid).
Bon, il va falloir que je me retape à nouveau les 345 pages du manuel du fabricant (Fuji) duquel je ne retiens presque rien tellement il y a de possibilités de programmes et de réglages ; à moins qu’une âme charitable ait une méthode simple et efficace (même rudimentaire !) à me refiler pour maîtriser ce foutu autofocus.
Sinon (comme on nous l’a souvent demandé), à notre retour on a retrouvé le chat, la Billie qui avait même pris du poids et de la fourrure. Elle nous a marqués à la culotte pendant deux jours, avant de peut-être comprendre (en nous observant reprendre notre routine des derniers mois) que l’on ne repartirait pas de sitôt à Glasgow.
Le matin c’est un peu la petite maison dans la prairie. Il faut aller chercher du bois mort, principalement de châtaignier, de chêne, de frêne et le scier. Billie nous accompagne moins, elle ne s’est pas trop mise à la mode écossaise qui consiste à sortir en tongs même quand il pleut des cordes. Aussi on s'occupe dans le jardin : désherber, amender le sol. Nous avons été contents de constater que les betteraves, choux, poireaux, blettes, brocolis, mâche, et roquette n’avaient pas souffert en notre absence.
L’après-midi et les soirées c’est généralement travail dans l’open space chauffé par notre bon vieux poêle.
Ah, vous avez peut-être remarqué que le site a été perturbé pendant une petite semaine. Désolés ! L’ami Jim travaille toujours sur notre site et a essayé d’installer une nouvelle version de la boîte multimédia (Photoswipe) pour les reportages ; nous avons alors fait face à beaucoup de problèmes notamment pour proposer correctement les longues légendes que, on imagine, personne ne lit !
Sans solutions satisfaisantes pour le moment, on a fait machine arrière et on bosse sur une version 2.0 du site dans un espace dédié. Jim pense qu’il va falloir ajouter des lignes de code. On va faire cela petit à petit. Vous verrez le résultat courant 2022, si jamais nous arrivons à bon port.
Vous trouverez à la fin de ce post une revue de presse au sujet de la Cop 26 et d'autres actualités.
Bonne fin d’année à vous.
Bien cordialement,
HTC
Revue de presse réduite car, après les deux semaines intenses de Glasgow, on avoue avoir préféré écouter de la musique et lire d’autres choses que de nous replonger directement dans cette COP26.
On y reviendra quand, après avoir choisi définitivement les photos et monté les diptyques que nous proposons souvent, il nous faudra écrire un texte d’introduction au reportage et des légendes aux images.
- COP26 :
- Un article du journal Le Monde qui fait le bilan de la 26ème Conférence des Parties cite Inger Anderson (la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement lors de cette COP) parlant de « Montagne qui a accouché d’une souris » ; image que nous avions nous-mêmes utilisée lors de notre précédent Post. Ce qui laisserait penser que nous ne sommes pas tout à fait à côté de la plaque.
- Une vidéo de Blast intitulée « COP26 : Dans les coulisses d’une trahison » où accessoirement vous pourrez voir brièvement Toto le photographe en plein travail.
- Une interview de Blast toujours sur l'histoire des négociations climatiques avec Amy Dahan, « historienne des sciences, chercheuse au CNRS et spécialiste des négociations climatiques sur l’histoire des COPs et leur évolution ».
- Deux émissions radiophoniques de France culture :
La première faisant le bilan assez précis et moins négatif que d’habitude de la Cop 26 et la seconde organisant une discussion sur la question de solidarité internationale comme notamment celles du Fond pour « les pertes et dommages ».
- Et enfin la réaction de Fabrice Nicolino à la COP26 et à l’avènement de la voiture électrique dans son imposant Blog.
Chili :
En lien avec notre travail, voici une enquête sur l’extraction du lithium dans le désert d’Atacama. On y retrouve des photos proches de celles que nous avions faites lors de notre voyage à vélo dans le pays (voir le reportage Chili - Extraction du lithium).
Paludisme :
Aussi un article déprimant faisant le point sur la lutte contre le paludisme dans le monde. La photo d’illustration est très proche d’une de celles que j’avais pu faire à l’époque (voir le reportage Quel avenir pour le monde rural en Afrique de l'Ouest ?).
Sivens :
Les dernières actualités à lire ici concernant la condamnation de l'État à indemniser la famille de Rémi Fraisse et là au sujet de la nomination de deux nouveaux experts.
Agriculture :
Une émission faisant le point sur le dernier recensement agricole en France. Ce court programme est en lien avec le travail sur l’agriculture en France que nous avons mené durant notre tour de France à vélo. Si tout va bien, en début d’année on va terminer le tri des photos et vous devriez pouvoir les voir courant 2022.
Comme vous le savez sûrement la COP 26 s'est achevée samedi 13 novembre, avec un jour de retard. Chez les activistes que nous avons suivis, tels ceux d'Extinction Rebellion, l'ambiance était bien lourde à la fin. Vendredi et samedi nous avons documenté des actions plutôt morbides (mais salutaires à nos yeux car la société civile doit continuer à pousser et ne pas se résigner) qui ont eu lieu devant les grilles (qui protégeaient l’accès à la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques) et à la nécropole sur les hauteurs de Glasgow (un cimetière de style victorien, l'un des plus beaux d'Europe a-t-on lu). Peut-être en avez-vous vu des photos dans la presse (par exemple ici) : la cérémonie funéraire de cette COP (ainsi que des 25 précédentes et même de la prochaine !) accompagnée seulement du son d’une cornemuse (et sans aucun discours) était « poignante » comme nous a dit un spectateur, d'ailleurs même les "acteurs" étaient très émus.
Après on n'a pas eu trop le temps de faire le tour des réactions des uns et des autres puisque sitôt la COP terminée, nous sommes allés rendre visite (brièvement mais c’est mieux que rien !) à une amie qui vit dans la Région des Lacs, en Angleterre. Cela nous a permis de changer d’avis à propos des gares routières qui sont finalement moins glauques qu’en France et au sujet de la qualité du fromage britannique car (pris chez le bon fournisseur) nous avons dégusté grâce à elle du Cheddar mature et du Cheddar Vintage « organic » ainsi que de l’Appleby Dub blue et du Wensleydale pas dégueu du tout.
Pour en revenir à la COP26, nous pensons quand même avoir compris qu'encore une fois la montagne a accouché d'une souris par rapport à ce que prévoyait l'Accord de Paris (dont l'objectif principal on le rappelle était de limiter le réchauffement climatique depuis l'ère industrielle à 1,5 degré) et la feuille de route de chaque pays qui devait en découler cinq ans plus tard.
Arrêter le soutien aux énergies fossiles et commencer à sortir du charbon a seulement été envisagé. Toujours pas de calendrier ni de contraintes pour l'instant et refus par les pays qui ont émis le plus de CO2 de verser des indemnités aux pays qui subissent déjà des dégâts irréversibles dus aux dérèglements climatiques. Sûrement dans un prochain post nous reviendrons plus en détail sur tout cela.
Le diptyque conçu à la va-vite pour les besoins de ce blog reflète pas trop mal nous semble-t-il le ressenti de beaucoup de gens qui se sont mobilisés durant cette quinzaine : cynisme et inconséquence des puissants, tristesse, déception, colère, avec une vision sombre de l'avenir qui se dessine pour les autres. La photo de gauche a été prise dans le centre-ville de Glasgow (Royal Bank Place) et celle de droite devant l'entrée principale de la COP.
Samedi ou dimanche on va commencer à regarder et trier les photos afin de proposer un travail sérieux. Normalement cela devrait être au niveau si ce n'est au « top!! » (comme nous l’a écrit notre ami andalou au lancement du site).
This is the end "from Scotland" pour ces écritures qui nous occupent un peu durant cette longue nuit d'attente à l’aéroport d’Édimbourg. Nous tombons de fatigue alors on va se mettre au repos maintenant. Demain notre vol qui nous rapprochera du bercail. Billie, Billie, Billie !
Cheers !
H-T-C
Article mentionné :
Le Monde avec AFP, « La COP26 joue des prolongations laborieuses, alors que l’Inde défend le droit à « un usage responsable » des énergies fossiles », Le Monde, 13 novembre 2021. [en ligne] Disponible sur :
Hi Guys !
Pour que nous vous rendions compte un peu de ce qui se passe à Glasgow, voici le récit rapide de la journée d’hier car là on est vraiment naze et qu’on retourne faire des photos sous peu. Levés à 7 heures, calcul pour aller à la salle de bain, car notre « colocataire » un délégué vietnamien de la COP qui lui aussi s’est levé tôt est pressé, puis petit déj : œufs au plat et boîte de haricots grains à la sauce tomate, radis, kiwis et mandarines.
À 8 heures départ au galop car à 9 heures il est prévu une action de l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB), d’XR (Extinction Rebellion) et ainsi que d’Amazonie Rébellion devant l’entrée de la Cop. À mi-chemin Toto passe le sac à dos à la miss car ses lombaires le lâchent.
À 9 heures passées de pas grand-chose nous arrivons sur les lieux ; l’action a commencé depuis pas longtemps (ici il ne faut pas compter sur le quart d’heure toulousain !). Toto se frite avec un photographe indélicat, pour ceux qui connaissent ça rappelle parfois le Salon de l’Agriculture de Paris.
Des robes rouges sur des cintres ou découpées dans du carton sont accrochées aux grillages ceinturant le lieu de la Conférence mondiale sur les changements climatiques. Elles symbolisent les disparitions et les violences que subissent les femmes des peuples autochtones en Amérique latine et au Canada dues aux pressions exercées par le productivisme et l'extractivisme. « Avec la permission des gouvernements et sans l'autorisation des populations, les entreprises agro-alimentaires (déforestation pour élevage ou culture intensive de soja), minières (or, diamants, gaz) accaparent les terres et déplacent leurs habitants. »
Les prises de paroles se succèdent au micro : « Nous faisons partie du processus de la défense de l'environnement, 80% de la biodiversité est sauvée par nous, plus de communautés et moins de Cops, moins de cops (flics) aussi dans les Cops (provoque l'hilarité des spectateurs), arrêtez de vouloir nous développer et de venir faire chez nous des énergies vertes (champs d'éoliennes et de panneaux solaires), stoppez les extractions qui détruisent et polluent nos territoires et le tourisme de masse qui esclavagise nos gens dans les hôtels pour les basses besognes, les projets tel qu'un train maya. Demarcação ! » (Démarcation ! Ils réclament une délimitation de leurs terres et que celle-ci soit respectée.)
Des larmes dans la voix d’une oratrice, des larmes dans le public et un extraordinaire moment de communion et de beauté grâce au chant d’une Colombienne seule et sans instrument à la fin de son discours. Une spectatrice très émue nous demande l’enregistrement pour pouvoir réécouter cette intervention mais nous ne faisons que de la photo.
À midi moins le quart il y a un rendez-vous de Vigie inter-religieuse avec des Quakers. Nous optons pour rester là où maintenant des musiciens écossais font tourbillonner les spectateurs en leur enseignant les figures des différentes danses au fur et à mesure. Le Sommet des Peuples a commencé avant-hier avec profusion de conférences et de débats. Au stand d’Extinction Rebellion, quelqu’une nous tuyaute sur une info que nous n’avions pas : à 16 heures une nouvelle action d’XR va avoir lieu (à nouveau) devant la banque J.P. Morgan (JP Morgan Chase) qu'il qualifie "Numéro 1 mondial des investisseurs dans les énergies fossiles destructrices".
Sur place, entre deux banderoles qui dénoncent le greenwashing de la banque une pancarte indique que la « Vigil » va durer 24h ! Les policiers semblent bien déstabilisés par l’initiative et un des organisateurs de l’action m’explique rigolard que c’est le jeu du chat et de la souris (cat and mouse). Billie !
At tea time, nous grignotons toujours des biscuits mais sans le thé. Il nous faut tenir la distance car tous les jours nous parcourons une vingtaine de kilomètres à pied.
En rentrant (après être repassé à la COP pour grapiller quelques autres photos et voir s'il ne se passait rien de nouveau) comme chaque soir, arrêt au Tesco pour quelques provisions avec un œil au stand journaux où nous consultons la presse papier. Dans notre chambre, décharger les cartes mémoires sur l’ordi et les sécuriser sur disques durs externes ; nous regardons aussi Sky News pour suivre ce qui s’est passé à l’intérieur de la Cop officielle.
La sélection de photos pour le Blog se fait à toute vitesse et après une soupe, salade de betteraves, pain presque grillé (sinon on fait sonner le détecteur de fumée !), kiwis, mandarines, fromage (hier du Blue Stilton, pas mieux que le Cheddar blanc ou orange que nous avons goûtés -sans saveur ils s’émiettent tous sous le couteau comme s’ils avaient passé l’année au congélateur) c’est l’extinction des feux à minuit passé.
Le matin, à six heures nous mettons les pieds au mur pour essayer de détendre les muscles qui protestent et nous repartons pour une nouvelle journée après un autre petit déj œufs au plat et beans (haricots) en sauce, radis, pain semi-grillé, mandarines, kiwis.
Aujourd’hui est prévue l’arrivée de Storm, la « Déesse de la mer », une poupée géante alertant sur la crise que subissent les océans et les côtes.
Best regards,
Helen and Tom
Hello, Hello !
Good News : nos tests covid que nous avons dû faire deux jours après notre arrivée sont négatifs ; si on reste en santé nous n’aurons pas les autorités sanitaires sur le dos.
Bad news : La Green Zone de la COP26, ouverte au public, était hier matin dès son ouverture « Sold out » pour toute la durée de la Cop! Donc nous aurons tout le loisir de rester dehors, avec les activistes (qui pour beaucoup, soit dit en passant, ont des accréditations pour la Blue Zone, celle des officiels). Pour nous c’est embêtant car on essaye de voir le maximum des choses qui sont accessibles au plus grand nombre (même si là apparemment c’était très restreint) ; et puis on n’aura pas de plan B pour se protéger de la pluie annoncée pour cette fin de semaine et la semaine prochaine.
Après vous nous connaissez, même si on geint parfois on ne va pas se laisser abattre. On va continuer à documenter autant que l’on peut les mouvements. Et que l’on ne nous accuse pas de faire du COP bashing primaire ! Même si l’image de gauche du diptyque pourrait prêter à la critique.
Si nous avons sélectionné cette photo prise devant l'entrée du sommet c’est qu’elle était au début d’une carte mémoire, qu’elle nous a fait marrer et que surtout nous n’avons pas pris le temps de jeter un coup d’œil à ce que nous avons fait. Peut-être une habitude de la photographie argentique où il fallait attendre de révéler les films ; au retour, on avait ainsi le plaisir de revivre le voyage ou le reportage lors de la découverte des images.
Il se peut que l’on n’écrive plus trop dans les prochains jours puisqu’il va y avoir des manifestations et des actions que l’on va suivre mais peut-être que l’on ne va pas vous faire suivre, car le soir après des km et des km de marche on fatigue un peu.
Côté VIP, le pape et la reine se sont finalement faits porter pâle, nous avons vu Macron-Biden-Johnson and co rue de l’espoir (Hope street) sur l'écran de TV d’un cabinet d’avocats (que toto a photographié après autorisation du gardien, ce qui lui a quand même valu un contrôle d’identité de la police), et Greta Thunberg se trouvait dans le parc de Govan le soir où nous traversions celui de Kelvingrove où des XRebellionistes faisaient une pause casse-dalle.
Ils venaient d'essayer de bloquer ou de se signaler au convoi des personnalités qui quittaient la conférence : après des bus de badgés, des motards et enfin des véhicules enfin militaire nous a-t-il semblé (très bizarres, noirs, ronds et opaques), nous avons vu passer à toute berzingue une grande « limousine » noire avec un drapeau américain et un drapeau anglais sur le capot. Serait-ce Biden et Jonhson qui eux aussi allaient casser la croûte à la fin de la journée ? Ce qui était impressionnant c’est que l’avenue était protégée par des barrières des deux côtés sur au moins un km, et que derrière elles à peu près tous les 2 mètres des policiers étaient positionnés qui te regardaient avec attention.
Comme pour le renard, c’est une photo un peu inattendue qui te redonne un coup de peps. On l’a montrée au policier sur la photo qui se demandait si on avait eu quelque chose ! Il a été bien amusé par le résultat.
Allez, il est minuit, on envoie le post à Jim et on file au lit, on est crevé !
Helen and Tom
PS : Nous avons vu aujourd’hui qu’une photo proche de la nôtre avait fait la une du Scottish Daily Mail (mais en moins bien hé! hé ! Dans la nôtre on voit bien le drapeau d’XR)
Cherchez le renard dans la photo timbre post ! En arrière-plan le Sciences Centre qui hébergera la Zone Verte de la Cop (zone dédiée au public). Un petit indice : la composition respecte parfaitement la règle des tiers. *
Hello !
Yesterday , nous avons assuré ou du moins on a essayé ! Comme il pleuvait en fin de matinée on s’est dit que nous pourrions aller visiter et photographier le musée des transports de Glasgow (Riverside Museum of Transport and Travel) qui paraît-il est amazing ! (C’est l'architecte Zaha Hadid qui a designé l’audacieux bâtiment.) Cette idée avait l’avantage de nous tenir au sec et de nous permettre de faire un petit reportage, comme nous l’avions fait en Pologne dans une mine de charbon transformée en musée (voir le sujet "Pologne - Guido Mine" dans la rubrique Autour des COPs).
Seulement après avoir tourné pendant bien plus d’une heure sous la flotte (à tous les coins de rue tu as des hommes avec des vestes jaunes qui te bloquent, « security reason » à cause de la COP26 bien sûr), nous n’avons jamais trouvé le lieu qui lirons nous plus tard est d’ailleurs fermé depuis le 23 octobre et pour toute la durée de la Cop ! Quand le mal de jambes a commencé à venir, nous avons jugé préférable de se rabattre sur le SEC (Scottish Event Campus) où se déroulera le sommet à partir de dimanche.
Là, nous avons vu que les grilles qui ceinturent la place ont été montées et que les gens viennent chercher leur accréditation. En plus du badge que beaucoup mettent direct à leur cou on leur donne cette année un « Kit Hygiène » sûrement en lien avec la pandémie de covid-19. Evidemment nous avons documenté cette nouveauté mais surtout, après nous être mis à l’écart pour se donner un break nous avons fait une rencontre qui nous a un peu euphorisés.
De l’autre côté de la River Clyde (en face du SEC donc) et tout près du building de la BBC il y a un terrain vague.
Alors que Thomas essayait de photographier un graffiti au-dessus d’une murette, la miss a vu un renard approcher et a crié (Un renard !), ce qui bien sûr a mis l’animal en fuite. Heureusement, n’entendant plus aucun autre bruit il est revenu presque aussitôt, et s’avançant à une vingtaine de mètres il nous a fixés un moment avant de choisir de s'enfuir à nouveau. Faut croire qu’il avait décidé de donner un coup de main aux frenchies, qui avaient un peu fait chou blanc aujourd’hui.
En fin de journée nous aurons encore l’occasion de faire des photos pour le moins inattendues.
À notre retour au Airbnbercail nous avons trouvé notre hôte et son copain déguisés de la tête aux pieds en mode Halloween. Elle nous a expliqué que c'était une première pour elle même si étant mexicaine cette fête lui est très importante. Ah ! Avant de rentrer nous avions fait quelques emplettes au Tesco pas loin, on s’est lancé dans les beans-saucisses. Voyons combien de temps on va résister avant de passer aux œufs Bacon !
That's all folks pour aujourd’hui.
Si vous souhaitez lire quelque chose de plus consistant, voici une interview de François Gemenne au sujet des COPs et de leurs pouvoirs.
* https://www.tiyana.net/fr/les-principes/nombre-dor/
Comme nous a dit une fois le grand Chef, l’ami de Rabat qui nous a beaucoup aidés durant la Cop 22 à Marrakech puis pour le périple de plus de deux mois dans le pays qui a suivi (cf le reportage « Le Maroc après la Cop » dont nous sommes plutôt fiers avec le recul) : « Ici on pense que le voyage est une partie de l’enfer. » Bien sûr, nous n’irons pas jusque-là pour qualifier le trajet qui nous a conduits de notre Home Sweet Home chez notre « super host » mexicaine de Glasgow, mais quand même !
Le ou la Covid, comme vous voulez, complique bien les choses et nous amène à penser nos vies en mode dégradé, si l’épidémie se chronicise, et surtout du fait de notre impréparation au changement climatique et aux effets de ses dérèglements qui nous frappent déjà. Complications administratives en tous genres (on a vu de braves touristes -avec carrément une chemise à élastique initialement étiquetée CAF- stressés comme jamais de ne pas avoir bien rempli toutes les cases) ; injonctions sanitaires incessantes et débilitantes (à l’aéroport de Manchester nous avons eu droit, tous les quart d’heure et jour et nuit, à un message vocal indiquant le port du masque obligatoire) ; contrôles policiers plus ou moins marqués (faits peut-être pour « encourager » les gens qui n’ont pas les moyens ou l’envie de voyager avec standing ou « All inclusive », à rester dans leurs terriers s’ils en ont un) ; exaspération voire agressivité de tous envers tous et misère humaine à tous les étages.
Des trains qui nous ont amenés à l’aéroport (hé oui n’est pas Greta qui veut ! Y aller totalement par le rail voire en bateau aurait été pour nous de la folie du point de vue de nos finances), aux aérogares où nous avons bien passé plus de 20 heures en transit, puis à la gare routière (déprimante comme toutes) et enfin dans le bus, nous avons pris sur nous ! Annulation, retards, inconfort, applications et plateformes informatiques pour faire les réservations qui te rendent dingue, car apparemment il n’y a plus (ou presque !) un guichet d’ouvert en UK, traitements sans égard réservés aux plus fragiles comme les sans-papiers.
Après une bonne nuit de repos au chaud sous de moelleuses couvertures violettes et un petit déj fenêtres ouvertes (notre hôte fait comme cela, épidémie oblige), nous allons voir comment expédier à qui de droit les autotests nasaux-pharyngés à Jour + 2 (par rapport à notre entrée dans le pays) que nous nous sommes infligés ce matin pour ne pas avoir de gros soucis avec les autorités. Ensuite, si mission accomplie avec succès, nous irons peut-être dans le centre-ville humer l’ambiance.
Malgré le ton geignard de ce petit post, l’énergie est là et nous allons faire notre possible pour documenter au mieux la COP. Après on imagine que vous n’apprécieriez pas trop que l’on joue à chaque fois aux ravis de la crèche ! Mais c’est vrai qu’aujourd’hui nous sommes excédés par tous les obstacles coûteux en temps et en argent auxquels tu dois faire face si tu veux circuler (du moins au Royaume Uni) et dont Billie (cf post précédent) n’a probablement pas la moindre idée. Il est loin le temps où au poste-frontière on regardait à peine ton passeport et même on t'invitait à boire le thé !
Sur le chemin pour faire les courses à un kilomètre, nous avons pris notre première douche écossaise. En plus du beurre de cacahuète et autre marmelade à l’orange la miss a craqué et a acheté des bottes en caoutchouc noires. Thomas a décidé d’adopter le comportement stoïque des autochtones (même pas froid, même pas mouillé !). On verra s’il va tenir…
Demain on pense aller traîner au SEC (Scottish Event Campus) où se tiendra la COP. Mais s’il tombe à nouveau des cordes peut-être qu’on se rabattra sur le musée de l’automobile.
D’autres nouvelles dans quelques jours sauf si le temps s’accélère et que l’on ne sache plus où donner de la tête tellement il se passe des choses, comme à la COP de Paris.
Bien à vous !
Helen and Tom Mac Chasssaing !
Documents que nous avons consultés durant notre voyage qui pourrait vous intéresser :
-Les prix des logements explosent à Glasgow pour les personnes qui viennent à la COP.
-Plus d’argent pour se protéger des migrants que pour aider « les pays pauvres » à s’adapter aux dérèglements climatiques .
- L’Onu déplore un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre malgré un arrêt d’activité dû à la pandémie.
-Suite de notre post « UICN à Marseille » concernant les actualités sur les chasses aux oiseaux.
- Enfin si vous avez un moment lire l’attaque en règle (et sans nuances ?) de Bruno Latour par Frédéric Lordon. À lire ici et là.
(Même si avec Jim nous sommes des lecteurs de Latour, nous pensons que la critique n’est pas inutile.)
(Liens consultés le 26 Octobre 2021)
Billie, qui est venue se confiner avec nous et est restée depuis, garde la récolte du jour : butternuts, noix, châtaignes, pommes et bois mort pour le poêle.
De notre côté, nous sommes toujours très occupés par le tri des photos du Tour de France (de plus de 12 000 nous sommes passés à environ 4 700 au dernier recensement) et les préparatifs pour Glasgow. Aussi, mettre une partie du potager en hivernage, faire le grand ménage et quelques courses pour remplir les placards serait bien. Documenter les COPs est toujours une tâche épuisante, alors autant ne pas se retrouver dans le boxon à notre retour !
Dans l’actualité ces derniers temps, quelques sujets en lien avec le contenu de ce site ont attiré notre attention :
- Chili :
En janvier 2020, nous étions sur place au moment du 3e mois de crise sociale lorsque nous nous sommes rendus à Santiago après la COP25 de Madrid (COP qui devait se tenir dans le pays et qui avait été déplacée en Espagne en raison des événements), voir les reportages réalisés au Chili.
Lors de la grande Marche Climat dans la capitale espagnole et brandi par les manifestants (qui dénonçaient un État défaillant dans les domaines de la santé, de l'éducation et des retraites ainsi qu'une violente répression policière et militaire et exigeaient la fin de la privatisation de l'eau et une nouvelle constitution) Plaza Italia à Santiago, nous avons vu de nombreuses fois le drapeau mapuche. Le référendum d'octobre dernier a permis d'obtenir la création d'une Assemblée constituante dont la présidente élue cet été est d’ailleurs Elisa Loncon Antileo, une Amérindienne mapuche. (1) Un peuple autochtone qui ne renonce pas à demander la reconnaissance de ses terres et de sa culture et est considérée comme terroriste par le pouvoir au Chili et en Argentine. (2)
Un an plus tard, nous apprenons que le président chilien Sebastián Piñera envoie l'armée et « décrète l'état d'urgence dans deux régions du sud [l'Araucania et le Biobio] où le peuple Mapuche réclame plus d'autonomie. » (3) Peut-être une façon de faire diversion pour ce chef d'État qui est « menacé de destitution » (4) suite aux révélations de l'enquête internationale des "Pandora Papers" sur la fraude et l'évasion fiscale, à un mois de l'élection présidentielle.
Lundi18 octobre, des milliers de personnes se sont retrouvées pour de nombreuses marches dans le pays afin de commémorer les deux ans du soulèvement. La journée s’est achevée par des saccages, des pillages, des affrontements avec la police et la mort de deux personnes.
Ces derniers événements coïncident avec le début de la rédaction de la nouvelle constitution en plus de la campagne présidentielle. On a pu lire enfin que ces violences pourraient favoriser le candidat d’extrême droite José Antonio Kast. (5)
Durant notre voyage à vélo de deux mois au Chili, nous avons rencontré des personnes témoignant de l'espoir qu'elles mettaient dans la création d’une Assemblée constituante qui permettrait de changer la Constitution héritée de Pinochet. Nous allons continuer à suivre l'actualité du pays pour voir à quoi cela va aboutir.
- Burkina Faso :
Lors de mon presque "Tour du Faso" (6) à vélo dans le pays en 2010, bien souvent le soir dans les villages burkinabès, nous en venions à parler de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987 du Burkina Faso -anciennement République de Haute-volta-) ; du fait de mon prénom bien sûr mais surtout du vide immense que son assassinat, le 15 octobre 1987, laissa dans le pays et le cœur de beaucoup de gens.
Nous allons suivre avec beaucoup d’intérêt le procès :
Ici vous trouverez un portrait bien fait de lui.
- Liban :
Notre pause de bien un mois à Beyrouth lors de notre périple à vélo jusqu’en Inde en 2001 fait que nous avons toujours une oreille attentive à ce qui se passe au Liban. À l'époque, nous avions logé dans un magasin fermé du Papa de Nadia (une artiste peintre) que nous avions rencontré (quelle chance !) dès notre arrivée dans la capitale. Notre campement donnait juste sur la ligne verte dont parle cette émission de radio au lendemain de « scènes de guerre » qu’a connu Beyrouth ce 14 octobre.
Même si on était alors dans l’euphorie financière de la reconstruction (par exemple nous avions été impressionnés par le centre-ville flambant neuf - qui apparemment, d’après les cartes, a été en partie soufflé par l’explosion du port en août 2020) les stigmates de la guerre civile étaient encore bien visibles partout.
Passant tous les jours ou presque des quartiers musulmans aux quartiers chrétiens, on se souvient avoir fait beaucoup de diapositives.
Comme nous l’avons lu dans cet article il serait vraiment nécessaire que la communauté internationale vienne sérieusement au chevet des Libanais et des réfugiés syriens (sans oublier les réfugiés palestiniens) qui morflent depuis tant d’années maintenant.
- VISA - Maroc - Algérie - Tunisie :
« La France va diminuer drastiquement le nombre de visas accordés à trois pays du Maghreb, et ce quels que soient les motifs du voyage. Les visas octroyés à l'Algérie et au Maroc vont être divisés par deux, tandis que ceux délivrés à la Tunisie vont diminuer de 30 %. La France dit ainsi répondre à l'immobilisme de ces pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants vivant illégalement en France. Cette restriction remet-elle en cause les relations entre la France et ces pays du Maghreb ? »
Ci-dessus le texte introductif d’une émission TV que nous avons trouvée intéressante. Souvent durant les reportages au Maroc, Sénégal, Mali et Burkina Faso on m’a parlé de la difficulté à obtenir des visas. Dans ce débat télévisé, les positions prises par les uns et les autres expriment bien le moment dans lequel nous sommes, les (faibles) résultats que l’on peut escompter et les conséquences à court et moyen terme de ces mesures. Aussi, la lecture de ce compte-rendu nous a bien donné l’envie de lire le livre de Catherine Wihtol de Wenden, intervenante dans l’émission citée précédemment.
Ici une conférence TED courte et très claire de la Dame.
À noter que notre site propose un travail documentaire sur les Centres de Rétention Administrative en France métropolitaine.
- Interview de Greta Thunberg :
De la COP 24 en Pologne où nous l’avions photographiée pour la première fois sans aucune difficulté à la COP 25 où là ce fut de la folie pure du fait des groupies (pensez un jour à nous demander comment on s’est retrouvé avec elle dans une des loges du centre social et culturel madrilène où avec d’autres jeunes activistes pour le climat elle donnait une conférence de presse) on n’ose imaginer comment va se passer le rendez-vous de la COP 26 à Glasgow pour elle. Au printemps, elle avait menacé de boycotter l'événement (7) en raison de l'injustice que constituerait l'absence très probable des pays qui ont eu du mal à avoir accès à la vaccination et qui sont d'ailleurs aussi ceux qui sont déjà le plus gravement touchés par les dérèglements climatiques.
Autre activiste pour le climat, Extinction Rebellion, ce mouvement né en Angleterre prône la désobéissance civile non violente contre l'inaction des gouvernements contre le dérèglement climatique. Très présent à la COP25 de Madrid, nous sommes curieux de voir ce qu'ils vont faire lorsqu'ils "jouent à domicile".
Voici une interview que la jeune activiste phénomène a donné récemment et que vous pouvez lire (en partie) ici en français.
- Les suites de l’Affaire du siècle :
Le samedi 16 mars 2019 nous avions documenté à Caen la Marche du siècle (voir sur ce site le reportage "Marche Climat - Affaire du siècle"). Pour rappel le 14 mars de la même année, 4 ONG (Oxfam France, Greenpeace, Notre Affaire à Tous et (FNH) la fondation Nicolas Hulot) avaient déposé un recours en justice contre l’État pour non-respect de ses engagements climatiques, une campagne née en 2018 au lendemain de la COP24 : « L’affaire du siècle » avec une pétition du même nom. En février 2021, première victoire : condamnation de l'État, "responsable" de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et ce jeudi 14 octobre 2021 le tribunal administratif de Paris a ordonné à l’État de prendre des mesures, d’ici la fin de l’année 2022, pour réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses objectifs en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2018. Sur le site de l’association nous pouvons lire entre autres ceci :
« Cette décision marque une nouvelle ère pour les politiques climatiques de la France : plus aucun.e Président.e ne pourra s’exonérer d’agir pour le climat sous peine de mettre l’Etat hors la loi. » l’Affaire du siècle
Si vous voulez mieux comprendre les contours de cette action en justice et de celle menée par la commune de Grande-Synthe (8) et leurs implications réelles vous pouvez regarder cette interview explicative avec Fabien Raynaud, président de la 6e chambre du contentieux du Conseil d’État en charge de l’environnement.
- Total :
Au moment de la "clôture" de l’écriture de ce post, nous prenons connaissance de l’étude menée par des historiens qui montrent que Total et Elf étaient au courant de l'impact de leurs activités sur le changement climatique dès 1971 et comment ces entreprises se sont appliquées à semer le doute sur cette réalité.
Aussi nous lisons que la député Delphine Batho (qui a fini troisième à la primaire des écologistes et ancienne ministre de l’écologie) réclame la création d’une commission d’enquête parlementaire à l’assemblée nationale. (9)
Demande bien accueillie par un avocat spécialiste de l’environnement comme vous pouvez le lire ici. À noter que suite aux accords de Paris de la COP 21 nous avions documenté une action menée par des associations au Congrès MCEDD du pétrole off-shore accueilli à Pau par le pétrolier Total. Voir sur ce site le reportage "France - Stop MCEDD".
- Journalisme :
« Journalistes agressés : « Chez certains gros agriculteurs, le sentiment d’impunité est très fort » titre un article à lire ici.
- À titre personnel, durant mon tour de France à vélo (où je reçus un très bon accueil dans le monde agricole) j’ai vécu deux ou trois situations "chaudes", notamment quand il s’est agi de photographier les algues vertes en Bretagne.
Je dois préciser que cela ne m’est jamais arrivé en Espagne et aux USA une seule fois (lorsque j'ai photographié les travailleurs migrants haïtiens - Lisez l'histoire et voir le reportage en Floride et Géorgie) alors que j’y avais réalisé des travaux bien plus importants sur le thème de l’agriculture intensive.
D’une manière plus générale, en France l’agressivité envers les journalistes sur le terrain est très préoccupante et nous ne sommes malheureusement pas à l’abri de drames à l’avenir s'il n’y a pas un ressaisissement à tous les niveaux.
Notre salut à tous les journalistes mentionnés dans cet article.
- Photographie :
Il y a un mois environ, par le site de l’agence Magnum nous avions appris cette histoire (plus ou moins bien accueillie dans le milieu du Photo-reportage). Et étonnamment, car on ne parle plus très souvent de photographie de nos jours, nous l’avons retrouvée pour un temps en tête des programmes les plus consultés du site de France Culture :
D’immenses questions se posent pour le métier qui seront peut-être abordées à l’avenir. Si c’est le cas nous les suivrons attentivement.
En découvrant la « performance et / ou la supercherie » du photographe Jonas Bendiksen, nous avons, à titre personnel regretté de ne plus être en mesure de photographier en argentique (avec des pellicules) comme nous l'avions fait pour le Tour de France, Sivens et d’autres sujets ; mais nous nous sommes quand même félicités de continuer « à nous la péter, à se prendre pour des artistes » (comme une fois on nous l’avait fait sentir à Paris !) en « shootant » toujours avec l’option fichier brut et non jpeg seulement (même si cela « encombre » des disques durs entiers !), ce qui permet d’ avoir des fichiers originaux (qui d’une certaine façon peuvent être considérés comme des négatifs).
C’est sûr que cela ne résoudra pas tout, car comme nous le constatons souvent sur le terrain (cf paragraphe précédent) la défiance envers les images et les faiseurs d’images est devenue quasi générale, mais c’est une solution à notre petit niveau.
- Musique :
Bon ce blog n’a pas vocation à parler zique (sinon on ne va pas s’en sortir !) mais hier nous avons été sonnés par la nouvelle :
Le groupe Mendelson, aussi grand qu’ignoré, vient de tirer sa révérence en beauté avec la sortie de leur magnifique disque (le 7ième) intitulé « Le Dernier Album ». Une foule d'images nous reviennent à la pelle, comme les routes de montagnes des PO (Pyrénées Orientales) où nous vivions alors quand leur premier disque est sorti en 97 (un ami m’avait envoyé une cassette par la poste -dans le colis il y avait aussi deux autres nouveautés : le groupe Buena Vista Social Club et Jay-Jay Johanson) et que nous l'écoutions souvent en voiture ; ou alors le petit balcon de Montauban où par une belle après-midi ensoleillée je faisais découvrir ce groupe à notre voisin et ami musicien (noventa), impressionné par le son, le talent d’écriture de Pascal Bouaziz et la cohérence de l’ensemble.
Il y aurait des tonnes de choses à dire sur leur discographie impeccable, alors on va en rester à ces souvenirs d’amitiés et de paysages qui à notre humble avis sont tout à fait raccord avec l’œuvre terriblement humaine de Mendelson.
PS : Si vous ne les connaissez pas voici une chronique parue récemment et l’adresse de leur site.
Pour écouter le dernier album le mieux est de l’acheter (Merci pour eux et le label Ici d’ailleurs) mais vous pouvez aussi le trouver ici.
Enfin si vous voulez vous plonger dans l’intégrale, peut-être prévoir un tube de Paracétamol avant mais ça vaut vraiment la peine.
Info de dernière minute : un ami « fin limier » vient de nous apprendre que Pascal Bouaziz avait annoncé récemment le début de l’enregistrement du troisième disque de Bruit Noir, son autre vie musicale qu’il mène avec Michel Piriès. Donc, s'il ne se trompe pas, tout n’est pas fini comme nous avions pu le penser, il y aura quand même une suite…
Bonne Journée, Bonne aprèm, Bonne soirée ou Bonne nuit à vous !
Les « Chassaing - cueilleur - blogger » et Billie (qui souvent nous accompagne dans les bois et a gentiment posé pour nous ce matin !)
(1) https://www.lesoir.be/383935/article/2021-07-14/une-autochtone-mapuche-pour-changer-lhistoire-du-chili
(2) https://www.humanite.fr/histoire-et-actualite-du-peuple-mapuche-en-araucanie-patagonie-un-peuple-en-lutte-pour-sa-liberte-et?amp
(3) https://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-du-mercredi-13-octobre-2021
(4) https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/12/pandora-papers-le-president-chilien-menace-de-destitution_6098035_3210.html
(5) https://www.courrierinternational.com/article/mobilisation-au-chili-des-marches-ponctuees-de-violences-deux-ans-apres-la-revolte-sociale
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_du_Faso
(7) https://www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-greta-thunberg-menace-de-boycotter-la-cop26_fr_60702f76c5b6a74b3bd9766c
(8) https://www.franceinter.fr/environnement/neuf-mois-pour-reagir-l-ultimatum-du-conseil-d-etat-sur-l-inaction-climatique
(9) https://www.liberation.fr/environnement/delphine-batho-sur-total-et-le-changement-climatique-les-faits-qui-sont-reveles-posent-la-question-de-la-responsabilite-de-letat-20211020_OVGI7TPJGFF5NFRC6DAP3KEFEM/?utm_medium=Social&xtor=CS7-51-&utm_source=Twitter#Echobox=1634756143-1
(Tous ces liens ont été consultés le 22 Octobre 2021)
Peu avant le lancement de ce site nous avons beaucoup hésité (principalement à cause des frais que cela allait engendrer) à nous rendre au Congrès mondial de la nature qui se tient pour la première fois en France (initialement programmé en juin 2020 et reporté du 3 au 11 septembre 2021 en raison de la pandémie de covid-19). Après avoir dit à tout notre entourage que nous n’irions pas, presque au dernier moment nous décidons que finalement si ! On y va pour quelques jours alors que le président français Emmanuel Macron qui était sur place a quitté les lieux après avoir fait un discours inaugural qui a déçu (1) et que l'acteur américain Harrison Ford ! a aussi pris la parole pour pousser un coup de gueule lors de la cérémonie d'ouverture du Congrès. (2)
Avant de partir à Marseille, nous checkons la tente qui va nous abriter et pas le reste du matériel étonnamment. Résultat, durant les 4 nuits de notre séjour, nos matelas gonflables ayant un problème de fuite, nous allons dormir sur les cailloux du camping d'Aubagne (très bien au demeurant) : "Le Garlaban" (du nom du massif rendu célèbre par l'œuvre de Marcel Pagnol).
Le repos ne sera pas idéal mais nous serons quand même suffisamment éveillés pour voir ce qui se passe au pied du vélodrome où se tient le sommet. Le prix des inscriptions étant stratosphériques : 780 euros l'entrée du forum et 130 euros pour suivre ce qui s’y déroule par internet, nous nous contenterons donc de l'espace ouvert au public, comme lors de certaines COPs.
C'est d'ailleurs la première fois que quelques chose est prévu pour accueillir le grand public lors de cet événement organisé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; « tous les quatre ans, le Congrès permet aux 1 400 organisations Membre de l'UICN, dont des États, la société civile et les peuples autochtones, de déterminer de façon démocratique les questions les plus urgentes en matière de conservation de la nature, ainsi que les actions à entreprendre pour y répondre. » (3)
Comme le peu de monde présent sur place, nous déambulons donc parmi les différents stands, snacks, expos photos, volière à papillons à l'extérieur et dans le "Palais Phocéen" (Hall 3) et le "Palais de la Méditerranée" (Hall 2) au milieu des groupes scolaires en semaine et des familles le samedi et apercevons et photographions quelques personnalités : un chef cacique avec sa coiffe de plumes, Benoît Payan (maire de Marseille), Roxana Maracineanu (ministre des Sports), Bérangère Abba (Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité), Cédric Villani (mathématicien, député et porte-parole de Delphine Batho alors candidate à la primaire des écologistes en vue de la présidentielle), France Gamerre (Présidente d'honneur de Génération Ecologie) …
Notre fréquentation des COPs nous a habitués à ce que les derniers jours soient toujours les plus intenses. Le jeudi, fatigués que nous sommes par le voyage et notre 1ère nuit façon fakir, nous nous concentrons sur le Hall 2 qui accueille l'Espace Générations Nature (4) et le vendredi, dès notre arrivée nous courrons vers le "Palais Phocéen" que nous trouvons fermé ! Un monsieur du monde associatif nous dit amer : « Le fait que les officiels soient partis témoigne que c'était vraiment de l'entre-soi et c'est dommage. C'est peut-être la seule fois de notre vie où on aura la chance d’être à un tel sommet ».
Conjointement nous voyons sur les réseaux sociaux que des activistes que nous suivons d’habitude, comme Extinction Rebellion (XR), ANV-COP21 et d’autres, organisent des actions de désobéissance civile à l’aéroport de Marignane ou au Mucem (Le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) par exemple et même un « contre-sommet » dans un parc mais l'info nous est parvenue trop tard. Voici ce qui a été posté le vendredi 10 au soir sur le compte facebook d'XR de Marseille :
« Cet événement organisé avec ANV-COP21 Marseille ainsi qu'avec des intervenant-e-s de Notre Affaire à Tous, Pollinis ou Aix-Marseille Université a été l'occasion d'explorer d'autres moyens pour vraiment peser dans la lutte pour la préservation du Vivant. En effet, nous considérons que les actes proposés par l'UICNl sont insuffisants face à l'urgence actuelle. Les crimes contre le vivant peuvent être qualifiés d’écocide. La multiplication des congrès, COP et déclarations d’intention ne suffiront jamais sans de réelles mesures contraignantes et bouleversant ce système mortifère au service des intérêts privés » (5)
Dépités, nous partons dans les Calanques dont la photo illustrait l'affiche du Congrès mondial de la nature 2020 (2021). Surfréquenté, nous apprenons que ce parc national des Calanques est en péril (6). Puis nous nous rendons dans le Var où fin août un "méga-feu" (7) qui a duré plus de 10 jours « a brûlé plus de 7000 hectares de forêt, causé la mort de deux personnes et provoqué l'évacuation de milliers de résidents. » (8) « La réserve naturelle de la plaine des Maures est à moitié détruite. Le site abritait 250 espèces protégées. C'est le plus grave incendie en France depuis 2003, mais aussi un désastre écologique » sous-titre les infos nationales. (9) Parmi les nombreuses espèces protégées souvent est mentionnée « l’emblématique tortue d’Hermann […] , qui ne vit plus que dans ce massif et en Corse. […] Vestige de la préhistoire, elle aurait survécu 35 millions d’années. » (10)
Même si l’origine de l’incendie est humaine le lien avec le changement climatique a été fait par les spécialistes et le chef de l’État. Lu dans la presse par exemple à propos de cette catastrophe naturelle :
« Pour le directeur adjoint défense de la forêt contre les incendies, le réchauffement climatique "allonge la durée des saisons à risques". Il donne ainsi l’exemple de l’Aude et des Pyrénées Orientales où il n’y a "plus de pluies depuis le mois de mai" et "une augmentation du nombre de feux en octobre sur les dix dernières années". De plus, pour Rémi Savazzi, ces risques ne sont plus cantonnés au sud-est et au sud-ouest. "On commence à avoir des feux un peu partout en France. Notamment en 2019 et 2020, lorsque l’on a eu des sécheresses exceptionnelles sur l’ensemble du pays", s’alarme-t-il. » (11)
Durant un été marqué par des événements climatiques extrêmes partout dans le monde (Canada, États-Unis, Turquie, Grèce, Italie, Sibérie, Algérie, Maroc, etc.), au début de ce même mois d’août, le groupe-1 du Giec vient de publier son rapport dans le cadre de la préparation du 6ème rapport global :
« Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) conclut, dans son rapport publié le 9 août 2021, que le climat est en train de changer partout dans le monde et plus rapidement que prévu. Même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier. […] Les prévisions climatiques sont très pessimistes et accablantes, à seulement trois mois de la conférence climat COP26 de Glasgow. […] Dans son rapport, le Giec démontre que l’activité humaine est responsable "sans équivoque" du réchauffement climatique, qui provoque "des changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère". Les précédents rapports qualifiaient la responsabilité humaine d’"extrêmement probable". » (12)
Hier, en faisant un choix rapide pour illustrer ce post parmi toutes les photos que nous avons prises, nous avons été frappés par la ressemblance de la couleur rousse des arbres (après le passage du feu) avec des paysages vus au centre du Chili (à cause de la sécheresse), voire avec la savane africaine.
Voici la conclusion de ce congrès qui doit préparer le Sommet des Nations Unies sur la conservation de la biodiversité (COP15) à Kunming en Chine (annulé et repoussé à 2022 après avoir déjà été reporté depuis octobre 2020, toujours à cause du covid-19) :
« Le Congrès de l’UICN a adopté sa déclaration finale, le Manifeste de Marseille, focalisée sur trois thèmes principaux: un cadre post 2020 pour la conservation de la biodiversité transformateur, efficace et ambitieux (qui sera adopté par les Etats à la COP 15 Biodiversité en mai 2022) ; l’importance de la nature dans la reprise mondiale post-pandémie et la nécessité de transformer le système financier mondial pour orienter l’investissement vers des projets positifs pour la nature ; la lutte contre le changement climatique pour réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et développer les solutions fondées sur la nature. » (13)
Au final nous ne regrettons pas notre escapade à Marseille, car en plus du petit sujet que nous avons quand même pu faire sur place (et que nous mettrons en ligne à l’avenir), ça nous a permis de constater que le besoin et l'énergie de faire des reportages (après tout ce temps scotchés à nos écrans pour la construction du site) ne nous ont pas quittés, au contraire ! Très centrés sur le climat depuis quelques années, il était important pour nous de continuer de documenter le plus d'aspects possibles de la question centrale de la préservation de la biodiversité et ce qui est mis en place (ou pas) pour lutter contre la sixième extinction de masse qui s’accélère, du fait de l’homme. (14)
Actuellement nous sommes en train de préparer notre départ pour la COP26 à Glasgow. Ce n'est pas évident il y a des conditions strictes et heureusement notre voisine anglaise nous aide (Merci à elle !) pour comprendre les formalités de tests Covid avant et une fois sur place. Normalement cette « Conférence des Parties » ne devrait plus être annulée maintenant même si ça a été réclamé récemment par 1 500 ONG à cause de l’inégalité de l’accès à la vaccination des pays qui y participent :
« Une COP en personne début novembre exclurait de facto de nombreux délégués des gouvernements, militants de la société civile et journalistes, en particulier des pays du Sud, dont beaucoup sont sur la “liste rouge Covid” du Royaume-Uni », poursuivent les organisations dans un communiqué. Elles dénoncent cette « exclusion » dans des discussions sur des sujets capitaux pour l’avenir de l’humanité, en particulier pour les pays les plus pauvres, en première ligne contre le réchauffement climatique. » (15)
Notre prochain post se fera donc probablement de Glasgow. D'ici là, pour ceux qui le souhaitent vous pouvez voir ou revoir ! nos reportages consacrés aux COPs depuis celle de Paris en 2015.
Pour mieux cerner les enjeux, voir ci-dessous les liens internet de deux émissions parmi beaucoup d’autres concernant l'UICN (l'une didactique sur la 6e extinction de masse, l'autre un débat portant sur la financiarisation de la nature) et d'une chronique cinglante de Stéphane Foucart, journaliste du Monde couvrant les sciences de l'environnement qui commence ainsi :
« Le gouvernement français vient de lever les derniers doutes qui pouvaient subsister sur l’utilité réelle du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre. Quatre jours après sa clôture, l’encre des discours n’était pas sèche et l’emphase des déclarations pas tout à fait retombée que le ministère de la transition écologique annonçait mettre en consultation plusieurs projets d’arrêtés pour autoriser le piégeage de quelque 115 000 oiseaux (alouettes des champs, vanneaux huppés, pluviers dorés, etc.) par le biais de méthodes de chasse dites « traditionnelles ». Or celles-ci sont fondées sur des techniques non conformes au droit européen, et ont été jugées illégales, le 6 août, par le Conseil D’Etat. […] »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/19/l-enjeu-environnemental-est-desormais-au-c-ur-d-une-rupture-du-pacte-democratique_6095186_3232.html
https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat-d-ete/le-temps-du-debat-emission-du-jeudi-09-septembre-2021
https://www.youtube.com/watch?v=yw1y4Gaj6G0
(1) https://www.liberation.fr/environnement/a-marseille-macron-se-place-au-sommet-de-la-nature-20210903_IYCHJIPSKJBOXCV6H3MTRZT66A/
(2) https://madeinmarseille.net/97914-le-plaidoyer-pour-la-planete-et-la-jeunesse-dharrison-ford-en-visite-a-marseille-pour-luicn/
(3) https://www.iucn.org/fr/news/secretariat/202012/le-congres-mondial-de-la-nature-de-luicn-se-tiendra-du-3-au-11-septembre-2021-a-marseille
(4) https://www.iucncongress2020.org/fr/france/espaces-generations-nature
(5) https://www.facebook.com/XRMarseille
(6) https://reporterre.net/Le-QR-code-s-invite-dans-les-calanques-surfrequentees-de-Marseille
(7) https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendies-dans-le-var-il-faut-prendre-la-mesure-qu-on-rentre-dans-un-nouveau-regime-de-feu-explique-une-universitaire_4740977.html
(8) https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-dans-le-var-le-feu-qui-a-ravage-plus-de-7-000-hectares-de-foret-et-coute-la-vie-a-deux-personnes-est-a-present-maitrise-annoncent-les-pompiers_4746337.html
(9) https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/var-le-massif-des-maures-a-ete-devaste-par-les-incendies_4741229.html
(10) https://www.ouest-france.fr/sciences/animaux/incendie-dans-le-var-une-course-contre-la-montre-pour-sauver-la-tortue-d-hermann-7392531
(11) https://www.europe1.fr/societe/incendie-dans-le-var-le-rechauffement-climatique-allonge-la-duree-des-saisons-a-risques-4062525
(12) https://www.vie-publique.fr/en-bref/281114-rapport-du-giec-sur-le-climat-un-constat-alarmant
(13) https://uicn.fr/congres-de-luicn-bilan/
(14) https://www.courrierinternational.com/article/environnement-la-sixieme-extinction-de-masse-saccelere-cause-de-lhomme-avertit-la-science
(15) https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/07/covid-19-1-500-ong-reclament-le-report-de-la-cop26-sur-le-climat-prevue-en-novembre_6093741_3244.html
(Tous ces liens ont été consultés le 7 Octobre 2021)
PS : Aux chers cousins de Marseille ! Si nous ne sommes malheureusement pas venus vous rendre visite comme d’habitude c’est à cause du virus. Ayant côtoyé beaucoup de monde durant ce congrès, nous ne nous sentions pas de venir vous embrasser.
Voilà, voilà ! Andiamo ! Notre nouveau site est lancé ! Il contient beaucoup de nos travaux photographiques de ces dernières années. Encore un grand Merci à l’Ami Jim pour l’énorme boulot fourni lors de sa construction.
Bon visionnage à ceux qui pourraient le trouver intéressant, et un grand Salut ! à vous tous.
Hélène et Thomas
PS : cette page Blog sera actualisée régulièrement. À suivre !