Hélène et Thomas Chassaing fr / en

Chili - 3e mois de crise sociale

Texte d'introduction :

Afin de marquer les trois mois d'une profonde crise sociale, qui a débuté le 18 octobre, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées vendredi sur la Plaza Italia, épicentre des manifestations à Santiago du Chili, rebaptisée par les protestataires Plaza Dignidad (place de la Dignité).

La majorité des photos ont été faites ce jour là, moins d'une semaine après notre arrivée dans le pays. Il aurait été intéressant de documenter davantage ce mouvement, mais vivre dans une capitale revient cher et puis nous avions un plan de voyage assez serré : rejoindre le Brésil à vélo afin d’être en mesure de pouvoir prendre notre vol retour de São Paulo, calé 5 mois après avoir posé le pied au Chili.

Pour rappel : Déclenchée par une hausse du ticket de métro à Santiago, des manifestations seront organisés au Chili à partir du 18 octobre. Le président Piñera réagit en déclarant l’état d’urgence et en déployant l’armée dans les rues jusqu’au 28 octobre. Une riposte inédite depuis la fin de la dictature de Pinochet et le retour de la démocratie en 1990.

Cette crise a été nourrie par la colère de la population face aux profondes inégalités socio-économiques alors que le pays était souvent loué pour sa stabilité et ses résultats économiques. Depuis, les manifestants n'ont pas cessé de réclamer la Dignité et de dénoncer un État défaillant dans les domaines de l'éducation, de la santé et des retraites, etc. et de protester contre les exactions commises par les policiers (los pacos) et les violences sexistes. Durant ces 3 mois de fronde, le bilan est de 29 personnes tuées, dont cinq après intervention des forces de l'ordre, et plus de 2 000 blessées, dont 350 ont été grièvement touchées aux yeux. (1)


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